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9 Jan 2019 | Profession
 

Face à l’érosion des paris hippiques, le PMU déroule, ce jeudi 9 janvier, la première phase de son plan de relance avec une nouvelle formule du Quinté+, son produit phare, censé reconquérir les turfistes et redonner du souffle à toute la filière cheval, annonce l’AFP.

« En relançant le Quinté+ et en simplifiant la gamme, nous nous adressons à nos clients fidèles et leur offrons ce qu’ils attendent : le plaisir du jeu et des gains revalorisés », mettait en avant fin décembre Cyril Linette, directeur général depuis moins d’un an d’un Pari mutuel urbain en perte de vitesse (voir Lmdt des 14 et 5 décembre).

•• Avant même de conquérir de nouveaux joueurs, le PMU veut fortifier sa base de turfistes réguliers : le nouveau Quinté+ (dont l’enjeu est de trouver les cinq premiers chevaux) lancé jeudi à l’occasion du Prix de la Côte-d’Azur à Cagnes-sur-Mer, promet des gains doublés pour une mise de 2 euros – soit 56 000 euros pour une course dans l’ordre, et 680 euros dans le désordre.

Et pour encore mieux récompenser ce cœur de cible, l’opérateur de paris hippiques a également « enlevé la part de hasard » du Quinté+, en supprimant le « Numéro plus » attribué de manière aléatoire, et en abandonnant un bonus qui permettait de toucher un gain sans avoir trouvé le cheval gagnant.

•• Il est en effet urgent d’enrayer la chute des paris : après un léger rebond en 2017, les enjeux sont de nouveau attendus en baisse cette année. Et au total, entre 2010 (année de légalisation des paris en ligne en France) et 2017, les montants engagés sur les paris hippiques sont passés de 8,3 à 6,9 milliards d’euros.

Le PMU – fort de plus de 13 000 points de vente – se prépare logiquement à un résultat net encore en baisse : il s’était établi à 793 millions d’euros en 2017, contre 876 millions en 2011, une somme intégralement versée aux sociétés organisatrices de courses qui composent le PMU et lui valent son statut de Groupement d’intérêt économique (GIE).

La refonte du Quinté+ « donne le départ du plan de reconquête du PMU. L’année qui s’ouvre sera déterminante non seulement pour le PMU, mais aussi pour l’ensemble de la filière », résumait en décembre Cyril Linette en présentant le nouveau jeu.

•• Hippodromes, éleveurs, entraîneurs, jockeys ou propriétaires de chevaux … la filière équine dépend quasi-intégralement des courses pour son financement, et pâtit donc directement du repli des paris.

Fin novembre, France Galop, une des deux « sociétés-mères » composant le PMU et qui organise dans l’Hexagone des courses de plat et d’obstacles, a ainsi annoncé qu’en raison de ses difficultés financières, elle arrêterait fin 2019 les activités de courses à l’hippodrome de Maisons-Laffitte (Yvelines), l’un des six qu’elle gère.

De son côté, la société jumelle Le Trot – qui détient le monopole pour l’organisation des courses de trot – va aussi se serrer la ceinture en 2019. Son budget bouclé en décembre prévoit notamment une baisse de 26 millions d’euros des « allocations », soit les sommes distribuées aux éleveurs et propriétaires des chevaux se plaçant aux premières places d’une course.

•• À titre d’exemple, les primes du célèbre Grand Prix d’Amérique – qui se disputera le 27 janvier et reste la course de trot la mieux dotée – passeront de 1 million d’euros à 900 000 euros.

Si la nouvelle formule du Quinté+ « va dans le bon sens car elle redonne une prime à la sagacité des joueurs et met un terme au saupoudrage des gains, ce n’est pas suffisant », juge Jacques Carles, délégué général d’Equistratis, un groupe de réflexion qui se veut « un pôle d’études et une force de proposition » pour la filière.

Selon lui, le PMU doit surtout se séparer au plus vite de ses activités de poker et paris sportifs en ligne.

••« Les parieurs hippiques et sportifs, ce n’est pas le même monde, le message est brouillé. Et surtout ces activités représentent 15 millions de pertes par an en moyenne pour les deux sociétés-mères, alors que leur cession pourrait rapporter entre 100 et 150 millions d’euros », indique à l’AFP le représentant d’Equistratis qui revendique plus de 700 adhérents (voir Lmdt du 17 décembre).