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19 Oct 2017 | Profession
 

Les dispositions de l’article 12 du PLFSS 2018 qui programment un « véritable choc fiscal » – en visant un prix du paquet de cigarettes à 10 euros pour novembre 2020 (en 3 ans, voir Lmdt du 29 septembre) – ont déjà été adoptées en commissions des Affaires sociales et des Finances de l’Assemblée nationale (voir Lmdt du 18 octobre 1 et 2).

Non sans émois du côté des buralistes.

Mais ce n’est pas tout. Le segment des cigarillos est frappé encore plus fortement. Ce qui provoque des inquiétudes au-delà-même du milieu des buralistes (voir Lmdt du 17 octobre). Certains pensent même que la pensée des initiateurs du texte a été trahie par une simple … erreur.

•• En effet, cet article 12 prévoit une augmentation de la boite de 20 cigarillos à 10 euros, dès mars prochain. 10 euros en mars 2018.

Au rythme prévu par le texte, le prix de vente d’un paquet de cigarillos serait propulsé, en 2020, dans une tranche oscillant entre 13 et 15 euros.

Soit une pente nettement plus ardue que pour les cigarettes (voir schéma).

•• La suite de l’histoire est connue. À ces prix-là, le segment des cigarillos va connaitre le même sort que les cigarettes : un fort développement du marché parallèle avec l’apparition d’une offre cigarillos attractive aux frontières belge, luxembourgeoise, allemande, espagnole et andorrane. Et sur Internet.

Soit une baisse drastique des ventes pour les buralistes où, jusqu’à maintenant, les paquets de cigarillos se présentent en linéaires avec des prix d’environ 20 à 50 centimes de plus que le paquet de la cigarette la plus vendue.

•• Et c’est une population de fumeurs bien particulière qui est visée. Ils sont 1,4 million de consommateurs de cigarillos. Dans leur immense majorité, ils n’inhalent pas la fumée et grillent en moyenne 3 cigarillos par jour.

Conséquence à craindre : avec ce brusque écart de prix, dès mars prochain, ils vont se tourner (ou se retourner) vers la cigarette. Si ce n’est vers ces ersatz de cigarillos (à l’aspect et au goût de cigarettes et que l’on inhale) apparus récemment sur le marché français.

•• Ce qui est paradoxal est le fait que l’article 12 fait référence au risque de substitution des cigarettes vers les cigarillos. Or, c’est exactement l’inverse qui peut survenir.

Reste que c’est une catégorie entière des produits du tabac qui risque d’être brusquement réduite à une peau de chagrin.

Non pas du fait d’un arrêt de fumer de la part de ses consommateurs. Mais parce qu’ils iront s’approvisionner ailleurs et autrement.

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