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16 Déc 2017 | Observatoire
 

Article fielleux publié sur Le Point.fr – et relayé par les réseaux sociaux – reprochant à Philip Morris de « préférer rogner sa marge plutôt que de répercuter la hausse d’une taxe gouvernementale ».

Comme toujours sur ce sujet, on ne s’empêchera pas de penser qu’un journaliste non spécialisé aura été « conseillé » sur un angle précis à adopter plutôt qu’« éclairé » sur l’ensemble du dossier. Mais cela n’enlève rien aux faits.

Extraits :

•• « À l’entendre, le numéro deux mondial du tabac ne sera bientôt plus un cigarettier. En 2016, Philip Morris, qui fabrique et vend du tabac depuis 150 ans sous les marques Malboro, Chesterfield ou encore L&M, annonçait, par la voix de son PDG André Calantzopoulos, la fin de la cigarette au micro de la BBC, « Je pense que le moment arrivera où les produits alternatifs seront suffisamment répandus… pour commencer d’envisager, aux côtés des gouvernements, une période d’arrêt progressif de la cigarette. » (voir Lmdt du 30 novembre 2016).

•• « Plus récemment, la multinationale mettait en avant Iqos, surnommé par les consommateurs « I quit ordinary smoking », petit stick de tabac générant une « vapeur » (et de la nicotine) sans flamme, sans fumée et sans odeur (voir Lmdt des 26 octobre et 15 avril 2017) Avant d’annoncer le 14 septembre dernier la création de sa Fondation pour un monde sans fumée (voir Lmdt du 18 septembre 2017). Autant de signaux envoyés aux autorités sanitaires, visant à démontrer la bonne volonté du cigarettier dans la lutte contre les méfaits du tabac. Sauf qu’au moment de passer à l’acte, Philip Morris semble avoir eu du mal à décrocher de son addiction au « bon vieux paquet ».

•• « Depuis le 13 novembre, la décision de la ministre de la Santé est entrée en vigueur. En relevant le « minimum de perception », sorte de taxe imposée par l’État aux fabricants de tabac de 6,61 euros à 7,33 euros, Agnès Buzyn a réussi à imposer une hausse des tarifs de 30 centimes en moyenne aux entreprises du secteur (voir Lmdt des 27 octobre et 16 novembre 2017). À l’exception de Philip Morris, qui a préféré rogner sur sa marge plutôt que de suivre la hausse pour maintenir son prix d’accessibilité… et ses parts de marché. À 7,30 euros, le paquet de Marlboro, sa marque phare, est même vendu, pour la première fois, en dessous du minimum de perception. »

•• « En dépit des objectifs de santé publique du gouvernement, le groupe a préféré maintenir, coûte que coûte, sa position de leader sur le marché français (43 %). Au risque de laisser ses bonnes intentions affichées partir en fumée … ».