Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
8 Oct 2013 | Observatoire
 

Michèle Delaunay, ministre déléguée aux Personnes âgées et à l’Autonomie, s’est mise les réseaux sociaux à dos, en commentant, sans grande délicatesse, la mort par cancer du poumon de Patrice Chéreau, grand homme de théâtre, d’opéra et de cinéma.

Dès l’annonce de son décès, hier en début de soirée, elle commence par twetter un « Mort de Patrice Chéreau d’un cancer du poumon. N’est-ce pas la cigarette qu’il faudrait vendre en pharmacie et fermer dans le coffre à toxiques ? ». Accusée aussitôt de récupération, la Ministre explique « qu’elle est révoltée que l’on meure encore de cette arme de destruction massive (ndlr: le tabac). « J’ai écrit ce tweet en tant que médecin », s’est encore justifiée la ministre, « je ne supporte plus la mort du tabac, y compris celle d’un homme si talentueux (…) Aucune ironie. Une immense tristesse de voir le talent une fois de plus fauché par une arme légale (…) Qui oserait aujourd’hui légaliser le tabac ? ».

Ce qui n’a pas suffi à calmer des tweets de plus en plus violents, certains estimant que son tweet initial était « honteux » et « indigne ». D’autres répondant à la provocation par la provocation (« qu’aurait fait Chéreau sans le tabac ? »).

Pour clore ces vifs échanges, la Ministre finit par un « fumeux » : « il n’y a aucune réserve à l’égard de cet homme (ndlr: Patrice Chéreau) que j’admire. Mon regret n’a pas une nuance de condamnation (…) Seulement une immense souffrance pour Chéreau et tous ceux que j’ai accompagnés dans la mort. Ce sera mon dernier commentaire ».

Enfin … pas tout à fait puisque ce mardi matin, Michèle Delaunay est toutefois revenue sur son compte Twitter sur le tabac en affirmant que le tabac « coûte aux Etats infiniment plus qu’il ne rapporte ».

C’est une manie chez la ministre déléguée aux Personnes âgées et à l’Autonomie d’intervenir sur des domaines qui ne relèvent pas directement de sa charge (voir Lemondedutabac du 19 février) ou de faire des déclarations allant à l’encontre de ses électeurs du Sud-Ouest (voir Lemondedutabac du 10 mai). Mais il fallait bien qu’un membre du gouvernement s’exprime au moment du vote de la Directive tabac à Bruxelles …