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28 Août 2018 | Profession
 

Dans la profession depuis douze ans, Valérie Marsalaud (présidente de la chambre syndicale des buralistes de la Haute-Vienne) regrette qu’« en juin dernier, deux ou trois gérants aient mis la clé sous la porte » dans Le Populaire « Entreprendre » de ce 27 août. Sans baisser les bras, elle défend la diversification du métier.

•• « Les gens n’arrêtent pas de fumer, ils consomment juste différemment », tient à préciser Valérie Marsalaud en pointant du doigt l’intensification des trafics : « vers mon bureau de tabac (Saint-Yrieix-la-Perche) et dans le Lot, je sais que des habitants louent des bus pour descendre en Espagne sur la journée, faire le plein de cigarettes. Je peux les comprendre, avec la hausse des prix en France, mais c’est difficile pour nous ».

Néanmoins, les achats frontaliers ne constituent pas le seul contournement des consommateurs. « Ils achètent des paquets sur Internet en toute légalité », témoigne Doris, buraliste à Saint-Maurice-les-Brousses. Enfin, certains fumeurs se fournissent directement sur le trottoir.

•• « On n’est pas loin du chiffre national quant au recul des ventes de tabac », précise Renaud, gérant d’un bar tabac à Limoges, « lorsque les gens s’arrêtaient acheter un paquet de cigarettes, ils prenaient aussi des chewing-gums, des magazines, un café, etc. Notre clientèle tabac ayant décliné de 10 %, la vente de ces produits additionnels a également chuté de 10 % ».

Une situation qui peut s’avérer problématique en zone rurale. « C’est le seul endroit ouvert dans les petits villages ! C’est avant tout un lieu de convivialité. Il ne faut pas que cela meurt », témoigne Valérie Marsalaud.

•• Françoise, une cliente retraitée de 63 ans, sur le point d’acheter son tabac, est passablement agacée par ces politiques : « Je fume comme un pompier. Quand je n’aurai plus de sous, j’irai braquer une banque », plaisante-t-elle. D’autres fumeurs se sont adaptés en conséquence. « Je me suis mis aux roulées », témoigne Arnaud, fonctionnaire de La Poste de 47 ans, « le Gouvernement ne se préoccupe nullement de notre santé. Le but est purement lucratif ».

•• « La cigarette électronique, c’est l’avenir », affirme Valérie Marsalaud, fière de son succès dans son bureau de tabac à Saint-Yrieix-la-Perche. Face à la hausse du prix des paquets, de plus en plus de consommateurs choisissent cette alternative, beaucoup plus économique.

Mais « ils combinent les deux », nuance Blandine, buraliste à Limoges.

Et pour cause, tout le monde n’est pas satisfait par la vaporette … « Ce n’est pas bon », justifie Françoise, citée plus haut, « je n’ai même pas pu m’en servir dans le train Limoges-Paris, c’est interdit », lance alors une dame agacée, à proximité.

•• Reste que la chambre syndicale des buralistes de Haute-Vienne accompagne au maximum ces professionnels. « On organise un salon sur les systèmes de sécurité le 13 septembre, mais surtout une journée de formation sur la cigarette électronique le 27 septembre, en présence de personnes spécialisées pour expliquer son fonctionnement » informe la présidente.