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22 Avr 2019 | Observatoire
 

Les joueurs qui veulent miser sur le Web ont tous les jours le choix entre plusieurs milliers de paris sur toutes sortes de compétitions et, en 2018, les mises sur ce canal ont progressé de 56 %, dépassant pour la première fois celles des paris sportifs, joués traditionnellement chez les détaillants FDJ (voir Lmdt du 15 février).

Et selon ces informations du Figaro, le secteur, qui compte douze opérateurs actifs, a encore connu une croissance à deux chiffres au premier trimestre. Mais la bagarre est très rude, explique le quotidien (édition du 18 avril) entre des groupes internationaux (Unibet, Betclic…), des entreprises franco-françaises (Winamax, Zebet…) et la FDJ ainsi que le PMU.

•• Betclic, qui avait plongé sous les 20 % des parts de marché, a refait depuis deux ans un retour au premier plan en retrouvant ses marques avec, à la clé, la place de leader. Il devance Unibet et Winamax qui sont au coude-à-coude.

Mais ces performances et la croissance du marché ne garantissent pas de gagner de l’argent. « En cumulé, le secteur a dégagé des pertes depuis l’ouverture du marché mi-2010 », confie Emmanuel de ­Rohan-Chabot, président de Zebet. D’ailleurs, une vingtaine de sites qui avaient décroché une licence en 2010 ont fermé depuis.

•• En fait, seuls les opérateurs présents dans une multitude de pays gagnent vraiment de l’argent car ils peuvent amortir le coût de leur plateforme sur un nombre suffisant de clients.

Ainsi, le suédois Kindred, qui exploite principalement la marque Unibet dans plusieurs dizaines de pays, a dégagé l’année dernière des profits de 151 millions d’euros pour des ventes d’un milliard d’euros. Actif dans une dizaine de pays européens, Betclic est sorti du rouge lors de l’exercice 2017-2018.

Si la rentabilité est difficile à atteindre, c’est que l’acquisition de clients coûte cher. Entre les campagnes de pub et les bonus (100 euros de jeu gratuit pour les nouveaux inscrits), les opérateurs de paris sportifs, hippiques et de poker ont dépensé plus de 100 millions d’euros en pub au premier semestre 2018.

Résultat, si la Coupe du monde de football a permis d’ouvrir 900 000 comptes clients, le secteur, Winamax en tête, a reconnu avoir perdu de l’argent lors de ce tournoi.

•• Pour tirer leur épingle du jeu, les sites jouent donc chacun leur partition. « Nous avons particulièrement soigné notre appli », souligne Nicolas Béraud, directeur général de Betclic, « résultat, c’est l’appli la plus téléchargée du secteur. » De son côté, Winamax a lancé une webtélé sport sur son site avec des talk-shows et des matchs à regarder en streaming. Une façon de fidéliser ses parieurs.

En revanche, alors que le taux de retour aux joueurs est limité à 85 % des mises encaissées sur l’année, pas question de faire la différence sur les cotes : « tout le monde propose à peu près les mêmes », reconnaît Nicolas Béraud.