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24 Déc 2019 | Profession
 

On s’en doute. Noël 2019 à Paris n’est pas folichon pour les commerces de proximité. Nombre d’acteurs du CHR parisiens expliquent n’avoir jamais vécu une période aussi difficile. Même par rapport à 1995.

Bistrots et restaurants – 10 % environ des 60 000 commerces que compte la capitale – sont particulièrement dans l’œil du cyclone avec les magasins textiles.

Les bistrots qui s’en sortent sont ceux qui ont une clientèle de quartier. Les autres – à commencer par les brasseries à la clientèle de bureau venant de banlieue – sont désertés le midi. Et le soir, moins de touristes en goguette que d’habitude. Ajoutez à cela, le super-bonus d’une fermeture d’une journée si vous avez la malchance d’être situé sur le parcours d’une manif !

•• D’où le coup de gueule de Marcel Bénézet (Président de la branche cafés du GNI-Synhorcat sur le site Paris-Bistro) : « je suis très inquiet pour l’avenir. Je ne crois plus en l’État. Les ministres sont hors sol, en train de nous pondre une nouvelle taxe (la taxe dite Pénicaud sur les CDD / ndlr).

« À nous de prendre les choses en main. Propriétaires des fonds et/ou des murs, nous devons aider nos jeunes. Faute de quoi beaucoup risquent de tirer le rideau très vite. On devrait baisser les gérances de 50% pendant un ou deux mois -décembre, janvier- voire février, car ce n’est pas terminé. Ce sera toujours plus simple de faire un cadeau de 50% de la gérance que de repartir travailler ou de chercher un nouveau gérant. »

•• « Évidemment, c’est toute la chaîne amont qui est impactée. De Metro où le rayon champagne n’a jamais été aussi désert en décembre à Rungis – que la CGT a tenté de bloquer le 20 décembre- et dont le chiffre d’affaires dépasse en décembre le milliard d’euros, en principe. Stéphane Layani, son patron, a bien tenté de relativiser l’impact du mouvement façon d’éviter de déprimer ses grossistes.

« Et puis il y a tous les fournisseurs indépendants – ostréiculteurs, vignerons, éleveurs, salaisonniers ou saurisseurs (préparateurs de saumon) – ils risquent de devoir patienter parfois très longtemps le paiement de leurs créances …

•• « Et le personnel ? Témoignage d’un président de brasserie : « on a fait face à des annulations de repas d’entreprise et il faut payer les taxis pour aider le personnel. Le plus dur c’est pour mon plongeur. Il habite au bout de la Seine Saint-Denis et passe 4 heures chaque jour dans les transports. Il est vraiment très remonté. Ceux qui prétendent les défendre devraient d’abord penser aux gens modestes. »