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13 Août 2018 | Pression normative
 

En test depuis un mois dans six jardins de la capitale (voir Lmdt des 7 et 3 juillet), l’interdiction de fumer dans les parcs semble singulièrement manquer de pédagogie … En tout cas, elle n’est pas bien respectée dans le square Trousseau du XIIe. 

Par « méconnaissance », si l’on en croit un reportage sur le vif du Parisien (7 août).

•• « Ah, c’est interdit de fumer ici ? Je l’ignorais. Bon, je la termine quand même, hein ? » En ce milieu de journée caniculaire, dans ce square, pas besoin d’attendre longtemps pour apercevoir un des visiteurs, massés sur les bancs à l’ombre, sortir une cigarette puis l’allumer. Puis un deuxième, un troisième…

Le petit espace vert situé en bordure du quartier d’Aligre fait pourtant partie des six parcs et jardins de la Ville de Paris qui ont été décrétés « non-fumeur » au début de l’été.

•• Un simple comptage des mégots au sol (une demi-douzaine au pied de chaque banc, y compris ceux les plus proches de l’aire de jeux) suffit à comprendre que dans le square Trousseau, le message n’est pas passé. « Je ne savais pas », explique Carmen, une touriste espagnole venue de Grenade pour dix jours de vacances « au frais » à Paris. « En Espagne, on n’a pas d’interdiction comme celle-là », s’excuse-t-elle en s’empressant d’écraser sa cigarette.

« Je n’ai pas vu de message d’interdiction », enchaîne Sonia, habitante du Val-de-Marne, mais habituée du square Trousseau à côté duquel elle travaille. « J’y viens quasiment tous les jours pour ma pause clope. C’est la première fois qu’on me parle d’espace non-fumeur », ajoute la jeune femme tout en jugeant l’interdit plutôt « normal ».

À sa décharge, seule une des quatre entrées du square (et pas la principale sur la rue du Faubourg Saint-Antoine) arbore encore le panneau de la mairie de Paris annonçant « vous entrez dans un jardin sans tabac ». Les trois autres panneaux (dont il ne reste que les attaches en plastique) ont disparu.

•• Les habitués du square qui viennent y « griller une clope » de temps en temps sont en tout cas formels : depuis un mois, personne ne leur a jamais fait de remarque quand ils allumaient leur cigarette dans le jardin sans tabac.

Pendant l’expérimentation jusqu’à fin octobre, les agents de la ville ont pour consigne de ne pas verbaliser les fumeurs (sauf s’ils jettent leur mégot au sol). Juste doivent-ils les sensibiliser aux nouvelles règles.  Les PV (à 38 euros) viendront plus tard, si les jardins sans tabac sont bien confirmés.