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Linéaire Paquet neutre« Des buralistes fumasses » … à ceux qui « ne baisseront pas la tête ». Entre nouvelle réglementation et diversification des missions, les buralistes s’interrogent sur la viabilité de leur entreprise, question-clé des assemblées générales des chambres syndicales départementales qui se poursuivent à travers la France (voir Lmdt des 19, 11 et 7 avril).

Barraud Loir-et-Cher•• « En France, le tabac est un sujet tabou qui ne peut être abordé de manière rationnelle. Après deux ans de mobilisation, les buralistes ne peuvent que subir les effets d’une loi qui va au-delà de la directive européenne. Cette directive commune qui s’inscrivait pourtant dans le bon sens en uniformisant les pratiques. Mais non, il a fallu que Marisol Touraine fasse mieux ! » a lancé Pascal Barraud, président de la chambre syndicale du Loir-et-Cher, ce dimanche 24 avril, lors de son assemblée générale. Sur le paquet neutre à dix euros : « Je ne crois pas que Marisol Touraine obtienne la fin du tabagisme mais elle est en bonne voie pour celle des buralistes ».

Côté diversification, Maurice Leroy (député UDI et président du Conseil départemental) a réagi : « le tabagisme est un problème de santé publique mais il n’est pas question de faire la peau aux buralistes. Ils ont un rôle majeur en terme d’aménagement du territoire notamment en milieu rural. Il faut conduire une réflexion au plan national sur la diversification des missions qui leur sont confiées. Et cela n’a été fait ni par la droite ni par la gauche. Pour l’harmonisation de la réglementation, il faut interpeller les députés européens qui doivent faire évoluer les choses ». Propos complétés curieusement par Denys Robiliard (député PS) : « Il est aussi important de vous écouter afin d’appréhender les problèmes quotidiens auxquels vous êtes confrontés ».

Norbert Chary•• Ambiance remontée lors de l’assemblée des buralistes Alsace-Moselle, ce même dimanche. Norbert Chary, le président départemental, a insisté sur la disparition de la moitié de l’effectif du département de la Moselle, qui compte aujourd’hui 240 points de vente. Autant dire que l’entrée en application du paquet unique, le 20 mai, n’est guère de nature à rassurer une profession qui s’estime « lâchée » par le gouvernement.

« Sur ce dossier, le gouvernement est passé en force et n’a pas voulu entendre nos arguments » a rappelé Pascal Montredon, « au lieu de ça, on va se retrouver avec des paquets 100% recouverts de photos horribles et dont la référence de la marque sera à peine visible. Pour nous, ces mentions illisibles vont en outre occasionner un handicap supplémentaire dans la gestion de nos entreprises ».

Martine Jouve•• Martine Jouve, présidente de la chambre syndicale des buralistes de la Haute-Loire, dans une interview au Progrès la veille de son assemblée générale du lundi 24 avril : « Nous parlerons, bien évidemment, de l’arrivée imminente du paquet neutre. Nous devons informer les commerçants sur la manière de gérer les stocks actuels et ceux à venir, sachant qu’il sera difficile de différencier les marques. Et puis, comment empêcher de dévaloriser nos établissements en exposant ces paquets immondes sur nos linéaires. Personnellement, je m’interroge sur le fait de continuer, ou non, à les montrer.

« Malgré notre mobilisation, nous avons effectivement perdu la bataille contre le paquet neutre. Mais, il n’est pas question que je baisse les bras. Notre métier est de vendre du tabac, et je n’en ai pas honte. C’est une activité extrêmement contrôlée, on n’oblige personne à fumer et l’État est bien content de nous avoir. Alors non, je ne baisserai pas la tête ».