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12 Jan 2017 | Profession
 

« Casse-tête » ou « fausse bonne idée » ? Ou les deux à la fois. Nouveaux témoignages des difficultés des buralistes face au paquet neutre (voir Lmdt des 3, 6, 8 et 10 janvier).

•• Matthieu Meunier (président de la chambre syndicale des buralistes d’Indre-et-Loire) n’a remarqué que de légers changements de comportements chez ses clients, certains se montrant déçus par le design « gore » de leur paquet de cigarettes (La Nouvelle République du 10 janvier). Pour lui, le paquet neutre pose surtout la question de la logistique : « il est plus difficile pour le consommateur et le commerçant de s’y retrouver dans cette vague de paquets similaires et les livraisons sont plus lentes et laborieuses ».

Matthieu Meunier s’inquiète face à la montée du marché parallèle : « on a pu constater une évolution à 27,1 % en 2015, plus d’un paquet sur quatre est vendu illégalement. Le paquet neutre sera plus facile à copier que les anciens, du fait de la simplicité de leur visuel mais également avec l’absence de composition et de provenance des cigarettes ».

•• Dans le Bas-Rhin (DNA du 10 janvier). « C’est très difficile de s’y retrouver ! Pour nous, c’est vraiment contraignant », lance Roland Geiss, buraliste de Steinbourg qui ne sait pas comment bien ranger les paquets dans ses présentoirs. Pour Gabrielle Mommer, buraliste à Saverne (photo), le constat est le même : « on les remet aux mêmes places mais c’est difficile à gérer ». Pour ne rien arranger plusieurs noms ont été transformés, ce qui entraîne « une grande perte de temps pour l’inventaire, passer les commandes et pour servir les clients ». « Cela ne dérange pas les fumeurs. Les seuls à poser des questions ou critiquer leur aspect, ce sont les non-fumeurs ».

•• « Ce qui est sûr c’est que le paquet neutre agace le client. C’est 99 % des commentaires que l’on a. Il ne s’y retrouve pas et nous-mêmes, il nous arrive de nous tromper » confie Philippe Appeyroux, important buraliste à Niort, à La Nouvelle République du 11 janvier. « Mais, au bout d’un moment, ils vont s’habituer. C’est comme le reste ». À la livraison cela demande le double de travail. En revanche, une fois la mise en rayon effectuée, une conclusion s’imposerait « on dirait que cela a été fait exprès pour ennuyer tout le monde ».