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philippe-coyDans les Pyrénées-Atlantiques, comme ailleurs, les buralistes pourfendent les paquets neutres baptisés désormais « paquets Touraine ». À J-2 de l’entrée en vigueur, Philippe Coy (président de la chambre syndicale départementale et vice-président de la Confédération) s’en explique longuement dans La République des Pyrénées, complétant notre série sur les craintes des buralistes (voir Lmdt des 17, 12 et 11 mai).

« La ministre en veut toujours plus. On infantilise les gens. On n’apporte aucune solution en termes de pédagogie. On est sur le répressif, le ridicule et le tout-fiscal. Il n’y a rien sur l’accompagnement du fumeur. En Allemagne, où la publicité des produits du tabac a droit de cité dans l’espace public, la prégnance tabagique s’avère inférieure à celle de la France parce que la sensibilisation s’effectue dans l’univers scolaire. On ne sait pas s’inspirer des bons modèles.

« Cette mesure n’infléchira pas la consommation des fumeurs » poursuit-il en se basant sur l’exemple australien. Mais cette législation anti-tabac, avec ses outrances, va s’avérer néfaste en termes économiques : « depuis 2003, un paquet sur quatre s’achète hors du réseau légal. Ça représente 3 milliards d’euros perdus pour la fiscalité en France », et d’ajouter « l’arme fiscale n’est pas l’outil adapté à la prévention ».

« On est devant quelque chose de surprenant. On n’a pas de modalités d’application et aucun protocole de mise en œuvre pour les produits mentholés. Il y a des dispositifs à installer. Les surplus non écoulés seront-ils repris ? Il y a beaucoup de vide juridique. On voit bien l’amateurisme. Ces politico-technocrates sont dogmatiques, obtus et éloignés des réalités du terrain.

« Nous sommes au début du processus. On se donne jusqu’à l‘été pour voir comment ça se passe.  Ce laps de temps de six mois nous met dans l’embarras. On ne verra arriver les premiers paquets neutres qu’en septembre ». Et d’anticiper sur le fait que le client doive s’attendre « au rétrécissement des gammes, à la réduction de l’offre ».