Juste après la présentation du Programme national de Réduction du Tabagisme (voir Lmdt du 25 septembre), la Confédération nationale des buralistes avait demandé un rendez-vous à l’Élysée. Selon Pascal Montredon, elle se considérait comme bafouée par rapport aux assurances qu’elle avait recueillies, avant l’été, d’après lesquelles la piste du paquet générique n’était pas retenue. Dès lors, la Confédération s’estimait en droit de demander des explications.
Ce lundi 20 octobre, au soir, Pascal Montredon et Jean-Luc Renaud ont donc été reçus à la Présidence de la République. Nicolas Revel (secrétaire général adjoint de la Présidence de la République) leur a confirmé, en substance, trois points.
• Le paquet neutre (générique) a, en définitive, fait l’objet d’un arbitrage favorable de François Hollande, parce que c’est une « mesure forte » contre le trop fort taux de prévalence tabagique qui prévaut en France. Et cela, même si la mesure n’a pas encore fait ses preuves d’efficacité en Australie, reconnaît-on.
• La perspective de « nouvelles hausses de fiscalité » a été rejetée. Mais à priori, il n’est pas prévu de modifier le mécanisme de la fiscalité actuelle. Ou alors, on ne sait pas exactement comment le remplacer.
• Le marché parallèle du tabac devrait faire l’objet de mesures. Mais à l’Elysée, on ne sait pas encore vraiment lesquelles, faute de connaissance sérieuse du problème. Et on parle encore moins de plan.
Pascal Montredon a vivement réagi. Et après avoir brièvement argumenté, et prévenu que la Confédération déployait un « plan d’action » (voir Lmdt des 30 septembre et du 19 octobre), il a mis fin à la réunion de son propre chef.
A la sortie de l’Élysée, il devait déclarer : « je n’y crois pas ! Je leur ai montré qu’un millier de débits allaient mettre la clé sous la porte, cette année. Et cela ne les fait même pas réagir … ». Un rendez-vous très difficile. De part et d’autre.