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TraditabRetour au réel. Concrètement, quelle serait la conséquence de l’implantation du paquet neutre de Marisol Touraine (voir Lmdt des 13 et 14 mars) par rapport à certains acteurs de la filière tabac qui sont loin de ressembler aux caricatures agitées par les contempteurs du « big tobacco » ?

Et revenons sur le cas de cette PME du Sud-Ouest qu’est Traditab (voir Lmdt du 10 mars). Une entreprise du Lot-et-Garonne, créée en 2008 par des producteurs de tabac locaux et qui a su trouver sa place sur le marché du tabac à rouler et à pipe (avec la marque « 1637 »).

• Le projet de paquet neutre risque, en effet, de signer l’arrêt de mort d’un petit fabricant pour lequel le packaging constitue l’unique vecteur de communication avec le client.

« Nous enlever notre seul moyen de communiquer et de nous différencier, conduirait certainement à la disparition de notre entreprise ... » s’alarme Jérôme Duffieux (directeur de Traditab), dans un courrier adressé aux parlementaires du Sud-Ouest.

« Par ailleurs, dans le même temps, nous voyons se développer les achats transfrontaliers et par Internet, en provenance d’autres pays de l’ Union européenne. Devra-t-on pour survivre économiquement vendre notre produit local aux … frontières ».

• De plus, Traditab est singulièrement déstabilisée par les conditions techniques de la mise en place sur ses paquets de tabac de « pictogrammes sanitaires spécifiques concernant les femmes enceintes, dès le mois d’août 2015 » (voir Lmdt du 6 mars).

« Le principe de cette mesure avait été annoncé par madame la ministre de la Santé. Cependant, nous ne pouvions accéder à aucune information technique jusqu’à ces derniers jours » explique Jérôme Duffieux.

« Nous avons pour notre part des stocks de paquets vides destinés à assurer certaines de nos fabrications jusqu’au mois d’avril 2016; nous avions calculé pour arriver à la date de mise en œuvre théorique de la directive européenne.

« Si aucune dérogation ne peut être mise en place, en particulier pour les plus petites entreprises du secteur, nous serons amenés à jeter pour près de 80 000 euros d’emballage.

« Cette somme peut paraître dérisoire au regard de la taille de certaines entreprises du secteur mais pour notre PME, cela constitue l’équivalent de un mois de masse salariale. Nous souhaiterions qu’un temps d’adaptation supplémentaire soit prévu pour les petites entreprises du secteur ».

A suivre.