On connait l’écrivain-chroniqueur Denis Tillinac, son goût de la polémique fleurie, ses envolées à la hussarde, son amour de notre langue et des terroirs, ses gourmandises corréziennes, son admiration fidèle pour Jacques Chirac … N’en jetons pas plus sur cet homme de foi et de réjouissances qui trousse avec délectations des billets d’humeur, de temps en temps dans Marianne, et régulièrement dans Valeurs Actuelles.
C’est justement dans ce dernier qu’il signe, au titre de fumeur, une chronique attaquant frontalement une certaine politique, asservie à une vision hygiéniste de la vie. Nous vous en livrons le tout début :
« La Confrérie de Jean Nicot organise, le mois prochain, un colloque en Sologne sur la tolérance et la liberté. Le fumeur invétéré que je suis salue fraternellement cette confrérie et approuve son initiative. Je n’ignore nullement la nocivité du tabac. « Fumer tue », est-il écrit sur mes paquets de cigarettes. Sans doute. Mais vivre tue, Heidegger a beaucoup disserté sur le sujet.
« Les non-fumeurs aussi cassent leur pipe. Si je chope un cancer du poumon, je ne m’en prendrai qu’à moi-même et ne poursuivrai pas devant les tribunaux les producteurs ou les marchands de tabac. J’en ai un peu marre de me congeler, l’hiver, devant les seuils des restaurants ou sur les quais de gare, effet collatéral de cette traque incessante du législateur qui entretient l’exaspération ambiante … ».
… La suite sur le site « Nous sommes 13 millions de fumeurs adultes et responsables » (lien NS 13).