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25 Mar 2017 | Profession
 

« Des exemples comme ça, il y en a des dizaines » souffle Frédéric Martin (président du syndicat des buralistes de l’Aude), installé à Narbonne Plage, au Midi Libre de ce jeudi 23 mars, après la révélation de la saisie d’un million de cigarettes à Nîmes (voir Lmdt du 21 mars).

•• Ce qui agace plus encore les buralistes, c’est tout ce petit trafic organisé, au vu et au su de tout le monde : « Sur un marché à Espéreza (à une vingtaine de kilomètres de Limoux, ndlr) quelqu’un a cloué un écriteau à un platane proposant ses services pour aller au Pas de la Case, en Andorre. Les gens ne se cachent même plus. Et les augmentations du prix du tabac vont amplifier le phénomène et rendre les dérives encore plus insupportables.

•• « À Narbonne, certains receleurs vendent leurs cigarettes de contrebande devant les bureaux de tabac … Car il faut savoir que quand un buraliste « rate » la vente de tabac, il rate d’autres ventes : presse, confiserie, jeux de hasard.

« C’est une évidence que les prix pratiqués partout ailleurs en Europe sont plus attractifs, souligne Frédéric Martin, « mais pourquoi ne pas uniformiser ces tarifs en Europe ? ».

•• Son collègue, Thierry Fuentes, a vu la situation se dégrader : « la vente à la sauvette n’existait pas il y a dix ans. Les augmentations successives des tarifs ont eu pour effet de rendre rentable ce marché parallèle. Et aujourd’hui, on ne parle plus uniquement de petits trafics mais de réseaux mafieux ».

Des réseaux qui inondent le marché au point que certains paquets de contrebande sont vendus devant la porte de son établissement : « c’est rageant. Les forces de l’ordre font ce qu’elles peuvent mais elles manquent, elles aussi, de moyens ».