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28 Déc 2016 | Profession
 

Des linéaires complètement sombres, des marques difficiles à lire, des clients mécontents … Le passage exclusif aux paquets neutres, obligatoires au 1er janvier, complique beaucoup le travail des buralistes charentais. Nouveaux témoignages.

« En plus d’être affreux, ce n’est vraiment pas pratique ! », râle un buraliste d’Angoulême. « Il nous arrive de nous tromper lorsqu’on les donne aux clients. Surtout aux heures de pointe, quand il y a la queue jusqu’à la porte, on est obligé de garder un certain rythme et on fait des erreurs. » Alors les clients reviennent.

« C’est une grosse perte de temps qui complique encore notre métier », s’énerve un confrère de Cognac.  Un travail rendu plus complexe mais pour aucun résultat sur la santé des gens. « C’est hallucinant, moi j’ai plutôt l’impression qu’on a jamais vendu autant de tabac » (…) « Ces nouveaux paquets agacent les clients, ne leur plaisent pas, mais ne les empêchent pas d’acheter. Certains privilégient les marques pour lesquelles il nous reste des paquets non neutres, d’autres demandent à échanger pour éviter certaines images : celles avec les enfants, les femmes enceintes ou du sang… »

• Un certain nombre de clients se plaindraient aussi que les cigarettes conditionnées dans des paquets neutres aient un goût différent. « Près de 80% des clients qui réagissent nous disent ça », affirme le buraliste d’Angoulême. « Ils décrivent un goût proche des cigarettes espagnoles, moins fines, plus écœurantes », explique sa collègue, qui, à titre personnel, l’a aussi constaté.
Simple impression ou réelle différence, le nombre de clients à l’affirmer déconcerte. « La composition nicotine et goudron n’étant plus indiquée sur les paquets, certains clients craignent aussi que les fabricants puissent mettre d’autres composants dans les cigarettes ».

 Dans les deux établissements, les cache-paquets en carton, à 50 centimes pièces, ont fait leur apparition sur le comptoir. « On n’en a commandé qu’un tout petit peu, on attend de voir si les clients sont intéressés, si une mode se lance, mais pour l’instant, on en a très peu vendu », constatent les deux buralistes.