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17 Juil 2017 | Profession
 

Pas de trêve estivale chez les buralistes contre le projet de paquet à 10 euros (voir Lmdt des 12 et 4 juillet).

•• Longue déclaration de Gérard Vidal ((président de la région Occitanie et président de la commission Marché parallèle et Ventes transfrontalières de la Confédération) dans La Dépêche de ce matin.

« Non au paquet à 10 euros. Nous poussons un gros coup de gueule. Cette annonce du Premier ministre ne nous convient pas du tout et nous allons le faire savoir par le biais d’actions dans les semaines à venir. Il souhaite que les générations futures ne fument plus, mais pour mettre cela en œuvre ce n’est pas un paquet à 10 euros qui fera la différence. Il faut que les jeunes ne commencent pas à fumer. De la prévention dans les écoles et les collèges est nécessaire, et plus efficace …

« Les buralistes sont des commerces de proximité en voie de disparition, avec une telle décision. En cinq ans, en Haute-Garonne, nous avons perdu 100 buralistes et c’est 1 000 commerces de ce type qui baissent le rideau tous les ans en France. C’est dramatique. La hausse des tarifs va tout simplement pousser les gens à se fournir par le biais de circuits illégaux. Moins de buralistes mais des nouveaux métiers de vendeurs de cigarettes dans la rue vont se créer (…)

« Ce que nous demandons c’est une vraie politique de lutte contre ces trafics qui ne cessent de progresser. Il faut que les douanes, les services de police et de gendarmerie se coordonnent pour mettre fin à ces achats illégaux. Nous exigeons un moratoire des prix en France tant que les autres pays européens ne s’alignent pas. Nous avions déjà vécu le pire avec le paquet neutre. Les plus pénalisés, encore une fois, ont été et sont les buralistes ».

« Avec un paquet à dix euros, tout le monde sera perdant. Les buralistes mais aussi l’État. Un tiers des paquets sont actuellement achetés hors du réseau officiel. C’est un manque à gagner de trois milliards d’euros par an pour l’État. Alors, avec une telle décision, ce sera un paquet sur deux qui sera acheté dans la rue de façon illégale ».

•• Dans La Montagne de ce lundi 17 juillet, Elisabeth Marette (présidente de la chambre syndicale du Puy-de-Dôme) relaie les inquiétudes de ses collègues et de ses clients. « Nous allons nous battre pour que ça n’arrive pas (…) Cette décision va augmenter le marché parallèle, alors que nous essayons de le combattre ensemble, avec la police, la gendarmerie et les douanes (…) C’est une augmentation du prix de 43 %. C’est une pure folie, vu le pouvoir d’achat des Français ! En plus, ça n’arrêtera pas les gens de fumer. Mes clients me disent qu’ils iront s’approvisionner ailleurs (…) Aujourd’hui, il faudrait un moratoire sur les prix des cigarettes et une campagne de sensibilisation sur l’approvisionnement à l’étranger ».

« Il y a énormément de buralistes en difficulté dans le département. Nous n’avons pas besoin de cette nouvelle hausse … » poursuit-elle en pensant aux complications liées à la mise en place du paquet neutre l’été dernier, ainsi qu’ aux problèmes liés à la fermeture du centre de dépannage de Riom, ou aux difficultés pour vendre son affaire au moment du départ à la retraite …