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3 Oct 2017 | Profession
 

À la veille de la manifestation des buralistes entre le ministère de la Santé et l’Assemblée nationale (voir Lmdt du 2 octobre), la presse régionale se fait écho de la colère d’une profession qui se sent prise au piège. Tout d’horizon …

•• « On fonce tout droit vers la catastrophe (…) On n’est pas là pour faire l’apologie du tabac. Mais il faut arrêter d’être hypocrite. La baisse des ventes ne veut pas dire baisse de la consommation » pour Norbert Chary (président de la fédération des buralistes d’Alsace-Lorraine) dans le Républicain Lorrain. Il accuse les mesures du gouvernement de profiter aux pays voisins de l’Hexagone : « ça se fait au profit des pays autour de nous ».

•• « Aujourd’hui, on a des bureaux de tabac sans salarié, d’autres qui en ont cinq, voire plus. Si les ventes de tabac s’effondrent et contraignent aux licenciements – et que l’on prend en moyenne un emploi supprimé par buraliste, comme cela pourrait être le cas ici – on arrive à 23 000 chômeurs de plus. S’il faut vraiment faire des choses pour réduire les ventes et pour préserver la santé des gens, on a des solutions. Mais il faut nous écouter », prévient Sylvain Hodicq (président de la chambre syndicale des buralistes du Calaisis)) dans Nord Littoral.

« En 2003, quand j’ai repris l’enseigne, mon chiffre d’affaires était de 40 % à 45 % sur le tabac. Aujourd’hui, il est de 25 %. Les prix du tabac explosent mais qu’est-ce que l’on va avoir comme compensations ? Les hausses de commissions ? Cela me fait rire car des commissions sur 0 ; cela fait toujours 0. De nouveaux services ? Oui, mais lesquels, et quand ? ».

•• « Nous sommes prêts à tout casser pour que le gouvernement fasse marche arrière », déclare Gilles Garnier (président de la chambre syndicale des buralistes du Vaucluse) dans Vaucluse Matin. « L’écart est déjà d’un euro quarante avec certains pays voisins. Cela pourrait doubler si nous suivons la volonté du gouvernement. Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, veut faire passer la mesure en force, mais ils n’ont pas conscience de la réalité du terrain (…) Mais si le paquet passe à 10 euros, aucun autre pays ne voudra se mettre au même niveau que la France. C’est logique. Le marché parallèle va aussi se développer : ils sont au courant, mais aucun mot n’est dit à ce sujet ». « Les plus fragiles d’entre nous ne vont pas tenir. Pourtant, ce n’est pas faute de multiplier les services » conclut-il.

« Il faut arrêter de mentir aux Français », ajoute Patrick Bonvoisin (secrétaire général de la chambre syndicale départementale et ancien président), « cette augmentation n’a pas vocation à pousser les gens à arrêter de fumer ou à protéger la santé des jeunes (…) Si le paquet de cigarettes passe à 10 euros en 2020, il sera égal au prix d’une barrette de shit. Et on sait tous que c’est ce que les jeunes consomment en priorité ».

« Nous ne sommes pas des fabricants, nous ne défendons pas l’industrie du tabac », rappelle Patrice Bonvoisin, « mais nous sommes attachés à la sauvegarde du commerce de proximité. »

•• « Nous sommes dans une colère monstre. Un jour, ça va exploser » déclare Jean-Noël Berthod (président de la chambre syndicale des buralistes du Jura) dans Le Progrès. « Nous avons investi dans ces affaires et l’État démolit notre travail ».