Près de dix ans après sa libéralisation partielle, la pratique des jeux d’argent en ligne s’est clairement installée dans la société française.
Pour la troisième année consécutive, les trois segments – paris sportifs, paris hippiques et poker – ont connu, en 2019, une croissance soutenue : c’est ce que révèle le dernier bilan d’activité de l’Autorité de Régulation en Ligne (Arjel), publié le 17 février (voir 3 octobre et 19 juin 2019).
•• Celle-ci a notamment été tirée par l’augmentation du nombre de pratiquants, jusqu’à 2,8 millions de joueurs « uniques » ayant misé dans au moins l’un des trois segments de jeu : un total sans précédent marquant une hausse de 5 % sur un an.
Avec un nombre de comptes-joueurs actifs en hausse de 7 %, principalement masculine et jeune, ce segment de jeu a enregistré de nouveaux records en 2019 avec, notamment, un cumul de mises dépassant légèrement 5 milliards d’euros, en progression de 30 %.
Ce nouveau bond en avant se répercute dans le chiffre d’affaires des opérateurs, le produit brut des jeux (PBJ) global – constaté après gains des joueurs -, ayant progressé de 27 %, à 880 millions. Rien qu’au quatrième trimestre 2019, le montant des mises a explosé, à 1,5 milliard, soit une hausse de 42 % sur la même période de 2018 !
•• Le football assoit son hégémonie avec plus de 56 % des enjeux. La Ligue des Champions en est le premier support de paris, devant la Ligue 1 et la Premier League anglaise.
Le basket, porté par la NBA, et le tennis demeurent les deux autres grands sports.
•• Le pari hippique sur Internet a confirmé son rétablissement en 2019, avec une troisième année de croissance consécutive. Le montant des mises, en hausse de 5 %, à 1,1 milliard d’euros, est quasiment égal au record de 2012, et le PBJ à un niveau sans précédent, soit 271 millions (+6 %).
Le PMU, qui reste l’opérateur dominant, avait déjà fait état d’une progression de 3,4 % des mises, à 811 millions d’euros.
•• Le poker sur Internet a bénéficié, lui aussi, d’une troisième année consécutive de croissance en 2019. Cette fois, l’Arjel n’a pas souhaité communiquer le montant des mises, compte tenu de l’important phénomène de recyclage – les joueurs rejouent rapidement leurs gains -, ni les droits d’entrée aux tournois.
L’institution fait état d’un PBJ global de 272 millions d’euros, en hausse de 6 %, soit un point de plus qu’en 2018. Le quatrième trimestre a été particulièrement porteur, affichant une progression de 18 %, « la plus importante depuis près de huit ans », en raison principalement du succès des tournois, précise l’Arjel.