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22 Mai 2020 | Observatoire
 

Les Français ont eu envie de bonnes bouteilles et de cocktails pendant le confinement, ce qui a boosté les ventes de gin (+ 14 %) et de rhum (+ 7,5 %) en avril. Mais cela n’a pas suffi à inverser la tendance d’un marché en déprime.  Décryptage des Échos.

Structurellement, la consommation de spiritueux depuis des années perd entre 1 et 2 %.

•• Mais, selon Michel Gayraud, président de la Fédération française des Spiritueux  (FFS), le relèvement de 10 % du seuil de revente à perte (SRP) mis en œuvre par la loi Egalim, s’avère un accélérateur de tendance. Il serait responsable d’une diminution de 7 à 8 % des ventes.

Les ventes de whiskies, qui à elles seules représentent 60 % du marché national, ont diminué de 5 %, tandis que celle des anisés diminuait de 8 %. D’autant que le marché s’est encore dégradé depuis le début de l’année avec la fermeture des restaurants et le coup de frein à l’export du fait de la pandémie de coronavirus.

•• À fin avril, les ventes de spiritueux ont baissé de 4,1 % sur douze mois glissants, indique Nielsen. Au cours du seul mois d’avril, elles ont plongé de 8,1 %. La fermeture des cafés et l’arrêt de la vente en direct sur les sites industriels, également clos, pèsent lourdement sur l’activité.

La moitié des producteurs d’alcools réalisent entre 10 et 30 % de leur chiffre d’affaires dans les cafés et la restauration. Pour 15 % d’entre eux, les ventes en direct représentent la moitié de leur activité.

•• « Aujourd’hui, l’urgence est de rouvrir la restauration et les cafés, et de redonner la possibilité aux amateurs de réaliser des achats en direct sur les sites de production » estime Michel Gayraud. « Le plus important serait d’abaisser le taux de TVA appliqué aux restaurants de 20 à 10 % comme sur le reste de l’alimentation. Cela donnerait un peu d’air au CHR » ajoute-t-il.