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19 Oct 2016 | Pression normative
 

Michele Delaunay•• Les Échos de ce mercredi 19 octobre prête à la députée l’intention de « relever le minimum de perception sur le tabac à rouler, plus fort et plus vite que ne le planifie l’exécutif ».

Le texte du Gouvernement (adopté par la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale / voir Lmdt de ce jour), prévoit de relever le droit d’accise proportionnel sur le tabac à rouler avec pour objectif d’accroître la pression fiscale. « Logiquement, les fabricants devraient relever leurs prix afin de ne pas perdre au change. Pour s’en assurer, le gouvernement a décidé de relever le minimum de perception, ce plancher en dessous duquel le montant de la taxe ne diminue plus lorsque le prix descend. Une arme anti-guerre des prix (…) » explique Solveig Godeluck.

Or, selon Les Échos, le relèvement du « minimum de perception » n’est pas à la hauteur des attentes des anti-tabac, le Gouvernement voulant le faire passer de 143 euros le kilo à 161 euros en janvier 2017, puis 167 euros en janvier 2018. « Si l’objectif est bien d’accroître la pression fiscale de 15 %, le minimum doit passer à 170 euros », estime Gérard Audureau, président de Droits des Non-Fumeurs, « sinon les fabricants, qui augmenteront les prix dans une proportion plus importante que la hausse de la taxe, vont gagner des marges supplémentaires ».

La mission en reviendrait donc à Michèle Delaunay … qui « en revanche, n’envisage pas de faire de même pour les cigarettes ». Pourtant … la pression fiscale va augmenter sur l’ensemble des produits du tabac, via la taxe de 5,6 % sur le chiffre d’affaires des distributeurs, poursuit l’article. De son côté, Gérard Audureau estime que les prix n’augmenteraient en moyenne que de 4 centimes par paquet, si les fabricants décidaient de la répercuter pour ne pas entamer leurs marges.

•• Selon La Croix du mardi 18 octobre, le passage du paquet de cigarettes à 10 euros était la proposition de phare de la conférence de lancement de l’« Appel des 100 000 » (« contre le tabac »), initié par l’Alliance contre le Tabac (voir Lmdt des 17 et 11 octobre). La question devrait être, en tout cas, posée à tous les candidats à la présidentielle par les professionnels de santé signataires de l’Appel (1 898 à ce jour).

Quant à l’argument de la paupérisation d’une partie des fumeurs, la présidente de l’Alliance du Tabac … Michèle Delaunay balaie d’un geste l’argument : « le tabac est parfois le seul plaisir des plus précaires. Notre devoir est de les aider à en finir avec ce produit. Pour cela, il faut monter les prix tout en renforçant les aides à l’arrêt, notamment en rendant gratuit le sevrage tabagique pour ceux qui ont peu de moyens ».