C’est le « cri du cœur » de la députée PS Michèle Delaunay au quotidien Corse Matin lui posant des questions sur ses amendements dans le cadre du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (voir Lmdt des 25, 24, 19 et 18 octobre), notamment à propos de l’alignement de la fiscalité corse du tabac sur celle du Continent qui cause des remous dans l’Ile.
« Je voudrais insister sur le fait que ces amendements, contrairement à ce qui peut être dit ou écrit, n’ont pas été proposés en catimini ! », assure-t-elle au quotidien qui rappelle le retoquage du même texte, par le Gouvernement, en 2015 (voir Lmdt des 4 décembre et 22 octobre 2015).
Avec des réactions ce matin sur France Bleu Frequenza Mora.
À l’argument de santé publique de Michèle Delaunay (« vous savez qu’en Corse, il y a 25 % de plus de morts par cancer pulmonaire »), le député LR de Haute-Corse et médecin, Sauveur Gandolfi-Scheit, s’inquiète plutôt de la santé financière des 260 buralistes corses : « bon d’accord, mais les gens qui achètent du tabac ici, ce sont la plupart du temps des touristes qui viennent dans l’Ile et qui ont l’opportunité d’acheter moins cher, comme à la frontière espagnole ou belge … ».
Philippe Ristorci, gérant de tabac à Bastia : « Il y a beaucoup de touristes pendant l’été qui repartent avec quelques cartouches. On va perdre du chiffres d’affaires sur plusieurs mois de l’année ».
Conclusion du reportage : comme pour le vin, les députés corses sont bien décidés à faire barrage … jusqu’à la date butoir de 2020 imposée par Bruxelles.