Ce mardi 11 octobre, à 10 heures, Traditab et la Coopérative Tabac Garonne Adour organisent une conférence de presse à la Coop de France Aquitaine (Europarc à Pessac).
Le thème : les conséquences de la taxe spécifique aux fabricants de tabac ainsi que de la hausse de la fiscalité du tabac à rouler (voir Lmdt des 30 septembre et 6 octobre).
Le message de Traditab (voir Lmdt du 27 juin 2016 et du 9 novembre 2015) et de la Coopérative Tabac Garonne Adour (voir Lmdt du 15 février 2016) s’articulent sur les points suivants :
•• Un tourbillon législatif
Alors même que Traditab a choisi de ne commercialiser sa marque phare 1637 qu’aux seuls buralistes Français, la mise en place du paquet neutre, qui annule toute possibilité de différenciation, est déjà un rude coup … dont nous ne mesurons pas à cette heure-ci les impacts. Cette mesure prise dans la précipitation et surtout sans délai d’adaptation, constituera à minima un surcoût important pour Traditab estimé à plus de 300 000 euros (étiquettes jetées, nécessité de nouveaux équipements, reprise des paquets actuels avant le 1er janvier et destruction du produit …).
Et aujourd’hui, bien que le Ministre des finances ait annoncé, qu’il n’y aurait pas de hausse de fiscalité à court terme pour les produits du tabac (voir Lmdt du 18 septembre), il est tout de même maintenant envisagé d’augmenter la fiscalité sur les tabacs à rouler … Par ailleurs, il est aujourd’hui également question de la création d’une taxe spécifique pour les fabricants de tabac …
•• Une taxe spécifique aux fabricants de tabac : un coup de massue pour Traditab
L’idée de cette taxe spécifique qui sera soumise au vote du parlement dans le cadre du PLFSS (Projet de loi de financement de la sécurité sociale), est basée sur le fait que la plupart des entreprises du tabac sont des groupes multinationaux qui ne paient pas la majorité de leurs impôts en France (ndlr : celle-ci sera de 5,6 % et déduite du chiffres d’affaires hors taxes de l’entreprise).
Traditab est une société française qui du fait d’une part de sa petite taille, et d’autre part de son approvisionnement exclusivement en France (tabac plus cher), n’a pas la compétitivité des grands majors du secteur.
Cela n’est pas le but et Traditab dégage un résultat positif pour lequel elle paie normalement son impôt en France … soit 33 % de ses résultats. Les résultats obtenus au fil des années ont permis de recruter des salariés, et d’augmenter les volumes et les prix d’achat aux producteurs.
La taxe proposée constituerait pour Traditab non seulement un doublement de l’impôt, qui accentuerait encore l’écart avec ses grands concurrents … mais surtout, une menace réelle pour sa survie.
•• La hausse des taxes sur le tabac à rouler
La hausse de prix du tabac à rouler (voir Lmdt du 30 septembre) ne réduira pas la consommation mais accélèrera davantage le développement des ventes transfrontalières au risque même de faire baisser les recettes fiscales.
L’argument des achats transfrontaliers est réfuté par les interlocuteurs des pouvoirs publics alors même qu’il suffit de regarder les statistiques de ventes en Espagne, par provinces, diffusées sur le site des pouvoirs publics espagnols pour constater la disproportion des volumes vendus dans les provinces frontalières de la France.
L’argument avancé est celui de l’harmonisation des taxes entre le tabac à rouler et les cigarettes mais il est important de souligner la différence entre ces produits :
. la cigarette est un produit fini
;
. le tabac à rouler nécessite l’achat de papiers et de filtres
.
Lorsque Traditab a débuté son activité en 2008, un paquet de 30 grammes de tabac à rouler valait 4,50 euros alors qu’un paquet de cigarettes valait 5 euros. Aujourd’hui, la marque la plus vendue de cigarette vaut 7 euros alors qu’un paquet de 30 grammes de tabac à rouler vaut 7,40 euros, soit une augmentation du prix du tabac à rouler de 64 % en huit ans contre 40 % pour les cigarettes. Pour information, ce même module de 30 grammes vaut actuellement 5 euros en Espagne, 3 euros au Luxembourg et 6 euros en Allemagne …