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23 Oct 2016 | Observatoire
 

Carrefour TerroirLes enseignes de la grande distribution testent de nouveaux concepts de proximité en mettant l’accent sur les produits du terroir ou les services.

Un repositionnement haut de gamme qui permet de recruter un nouveau profil de client et de sortir de la sempiternelle guerre des prix.

•• À l’intérieur du Carrefour Market Saint-Marcel (13ème arrondissement de Paris), fraîchement rénové, tout a été repensé pour éviter de se sentir dans une grande surface : rôtisserie, cave de maturation de viande, étals de boucherie, de charcuterie, de poissonnerie, l’ensemble étant décoré par des bibelots chinés dans des brocantes. Pour rappeler l’esprit de la consommation d’antan et le terroir.

Une trentaine de PME, dont un tiers localisé en Ile-de-France, livrent en direct le Carrefour Market.

Les consommateurs en redemandent : « j’ai récupéré des clients qui viennent juste pour la cave de maturation de la viande » indique Anne-Marie Poquet, directrice du magasin, dans un article du Monde du 7 octobre. « Et l’on constate qu’un bon rayon traiteur permet d’augmenter les ventes du rayon cave » complète Philippe Nobile, directeur en charge de la distribution au BostonConsulting Group. Le panier moyen du Carrefour Market Saint-Marcel a augmenté de 15 à 30 % depuis son repositionnement, sans avoir augmenté le prix des produits qui existaient précédemment dans le magasin.

•• Dans la même veine, le tout nouveau concept de supermarché de proximité de Carrefour dans le 16ème arrondissement (voir Lmdt du 29 septembre) : avec services postaux, bibliothèque de partage, conciergerie de services du quotidien (pressing, repassage, cordonnerie, réparation, avec le site Internet Quatre Epingles ) et un point de contact pour les usagers du réseau collaboratif entre voisins  « Mon petit voisinage ».

•• Auchan lance des magasins spécialisés dans le bio et dans le vrac, sous l’enseigne « Cœur de Nature ». Leclerc a lancé en juin un « bio et italien ». Lidl a abandonné le hard discount pour se concentrer sur le rapport qualité-prix. Quant au groupe Casino, il a repositionné, en mars, ses Franprix avec le concept « Mandarine » : exit les rayonnages en vrac pour faire place à la rôtisserie, la machine à jus et les produits italiens.

•• « La multiplication de ces initiatives répond à la volonté de surfer sur une tendance extrêmement forte de naturalité, le retour au goût, les produits traditionnels, l’ultra-local », selon Cédric Ducrocq, Pdg du conseil spécialisé dans la distribution Dia-Mart. « A l’inverse du textile et de la plupart des marchés non alimentaires, les gens ont déplacé leur consommation vers des produits de meilleure qualité et plus sain », même avec la crise.

Si les épiceries fines et autres magasins bio s’en sortent bien, c’est surtout « parce que la France est en retard sur le phénomène » relève Cédric Ducrocq, « c’est d’ailleurs incroyable que dans un pays de gastronomie où le consommateur est éduqué par rapport à l’Allemagne et au Royaume-Uni, il n’y ait pas eu plus tôt des formats de magasin plus sensoriels et haut de gamme ».