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29 Déc 2018 | Profession
 

Nadège Picard estime avoir gagné le gros lot maximum prévu – 1,5 million d’euros – au jeu de grattage « Mission du Patrimoine ». Mais la Française des Jeux lui refuse. En cause : une subtile interprétation des mots et du règlement. 

Elle n’avait pas acheté de ticket à gratter depuis l’âge de 20 ans. Et c’est bien pour « sauver le patrimoine historique » que cet agent d’entretien quadragénaire a choisi d’acheter ce nouveau jeu chez son buraliste à Aigrefeuille d’Aunis (entre Angoulins et Surgères). Hélas, la « fréquence de gain » espérée … n’est pas au rendez-vous. Rien, zéro.

•• Quelque chose chiffonne pourtant l’Aigrefeuillaise. Pour remporter le fameux jackpot, les joueurs doivent découvrir deux symboles « correspondants », comme indiqué sur le ticket. Et Nadège Picard a dévoilé, en grattant, une clé d’un côté, un cadenas de l’autre.

Dans la réalité, les deux objets sont appelés à s’assembler et donc … « correspondent », estime-t-elle. Persuadée d’avoir gagné, elle se retourne vers la FDJ.

•• La Française des jeux n’envisage pourtant pas les choses sous le même angle et renvoie au règlement du jeu publié au Journal officiel. Celui-là mentionne expressément l’obligation de trouver deux symboles « identiques ».

« Après vérification (…), j’ai le regret de vous confirmer que votre ticket de jeu n’est porteur d’aucun lot », lui écrit la FDJ le 21 septembre.

•• Nadège Picard saisit alors le médiateur de la FDJ et fait appel à l’écrivain et étymologiste Jean Maillet, de Saintes. Ce dernier estime que « les mots ne sont pas interchangeables » et qu’en « aucune façon, le verbe correspondre à ne peut signifier être identique à ».

Mais ces arguments ne convainquent pas l’opérateur.  « Nous sommes donc amenés à clôturer votre dossier », répond le médiateur. Contactée par Sud-Ouest, la FDJ confirme et renvoie à nouveau au règlement.

•• Nadège Picard continue, elle, à dénoncer « une forme d’ambiguïté, une tromperie. Je ne comprends pas que la Française des jeux fasse cette erreur. Ils ne peuvent qu’être bons en français ! » Elle réclame désormais « que la FDJ reconnaisse au moins son erreur. Ils n’ont même pas changé l’explication sur les tickets de jeu ! ». Elle s’apprête à saisir un avocat.