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22 Nov 2016 | Associations
 

Michele DelaunayLancé il y a un peu plus d’un mois, « l’Appel des 100 000 » professionnels de santé contre le tabac (voir Lmdt des 11 et 17 octobre) n’a pas mobilisé. C’est le moins que l’on puisse dire avec seulement 4 735 signatures au compteur du site.

Pas de quoi jouer un levier puissant dans l’opinion publique et dans le débat des présidentielles. Et ce n’est pas faute des tweets de piqures de rappel de Michèle Delaunay, son instigatrice. Alors, sur son blog ce dimanche 20 novembre, elle a quelque peu réglé ses comptes avec ces professionnels de la santé. Extraits : 

•• « C’est un signe : même l’estimation du nombre des professionnels de santé en France varie du simple à près du double, soit de 1,2 à 2 millions (…) Le double système d’exercice, libéral ou privé, de nombre de professions de santé, n’aide sans doute pas à la cohésion mais les limites mêmes du secteur ne sont pas clairement établies.

« Est-ce à dire que le « corps soignant » n’existe pas vraiment ? D’ailleurs, l’a-t-on jamais vu défiler ensemble pour quelque cause que ce soit ? (…)

« A-t-on vu jusque-là les professionnels s’engager unanimement pour un des grands enjeux de santé publique qui mettent à mal l’état de santé général de notre pays et créent une fracture chaque jour plus grande entre riches et pauvres ? Les « maladies de la misère » (tabac, alcool, obésité, addictions     diverses …) n’ont jusqu’à ce jour pas vu se lever les professionnels de santé dans leur ensemble, alors qu’ils ont dans les mains une grande part de la solution (…)

•• « Le sujet le plus propre à l’unanimité des professionnels de santé est le tabac qui tue en un jour plus qu’aucun soignant ne sauvera dans la durée de son exercice. De cela, personne ne discute, les faits ne sont que trop établis. Comment les acteurs de santé peuvent-ils rester taisants sur ce drame qu’ils partagent au quotidien avec leurs patients et qui par ailleurs met en péril notre système de sécurité sociale et notre capacité à financer les considérables progrès de la médecine (27 milliards/an pour les seuls soins des maladies du tabac) ? 

•• « Les professionnels de santé ont aujourd’hui beaucoup plus que la responsabilité de soigner. Eux seuls sont en capacité d’exiger que la santé soit au cœur de la politique, que nul candidat n’échappe à exposer sa vision, à détailler ses engagements concrets et pour tout dire, qu’il soit mis dans l’obligation de s’exprimer aujourd’hui et d’agir demain dans l’exercice de sa fonction ».