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14 Juin 2018 | Pression normative
 

Avant sa « convocation » des fabricants de tabac sur le financement de la collecte des mégots jetés dans la nature (voir Lmdt du 13 juin 1 et 2), la secrétaire d’État à la Transition écologique et solidaire, Brune Poirson, a accordé avant l’heure une interview au Parisien fr. et version papierExtraits. 

« C’est le principal déchet que l’on retrouve sur nos trottoirs et dans la nature. Il est aujourd’hui à la charge exclusive des villes. Rendez-vous compte qu’il se vend en France près de 50 milliards de cigarettes et que l’on estime que plus de 30 milliards finissent dans notre environnement.

•• « Que la pollution que génèrent les mégots de leurs cigarettes soit reconnue et qu’ils (les fabricants) me fassent des propositions d’engagements concrets avec des solutions efficaces d’ici septembre. C’est à ce moment-là que je ramasserai les copies. Si je suis ferme sur les objectifs, je n’ai en revanche pas de religion sur les moyens d’y parvenir.

•• « Personne ne peut se défausser de sa responsabilité. Et sur ce dossier, le Premier ministre veut des résultats rapides.

« Certes il y a de l’incivisme de la part de fumeurs et cela doit changer. Mais les industriels du tabac ont à assumer une responsabilité qui va jusqu’au déchet de leur produit. Il leur appartient de se soucier de ce que deviennent les milliards de mégots qu’ils génèrent, tout comme le fabricant de votre machine à laver a la responsabilité de se soucier de ce que devient votre vieil appareil une fois que vous le jetez. Ça s’appelle la Responsabilité élargie du Producteur, ça fait presque 30 ans que cela existe en France pour bon nombre de produits.

•• « Ce serait les seuls industriels à s’y opposer alors qu’ils sont à l’origine d’une très grande pollution ? Cela ne serait pas acceptable. Comme il est indiqué dans ma feuille de route, si leurs propositions n’étaient pas écologiquement à la hauteur du problème alors, le Gouvernement reprendra la main. Nous déploierons le principe de la Responsabilité élargie du Producteur pour qu’ils contribuent financièrement, comme les autres industriels, à la collecte et au traitement des déchets issus des produits qu’ils ont vendus. 

« Aujourd’hui, c’est l’environnement qui trinque et ce sont d’abord les contribuables qui paient pour le balayage des mégots à travers leurs impôts locaux. Ce n’est plus tolérable. »