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18 Nov 2020 | Observatoire
 

Poursuivi pour avoir jeté un simple mégot de cigarette, un jour de mistral, un homme de 34 ans a été renvoyé en correctionnelle pour le gigantesque incendie du 10 août 2016, qui avait ravagé 630 hectares de forêt et menacé Marseille, a appris l’AFP mardi de source judiciaire. 

En tout cas, une information qui nous renvoie à la pertinence des campagnes menées par la Confédération des buralistes en association avec l’Entente Valabre dans les départements de l’arc méditerranéen « Mégot jeté, forêt en danger » (ndlr : voir 21 juin et 9 juillet).

•• À l’origine de cet incendie qui a parcouru 2 655 hectares au total, le prévenu sera jugé pour destruction involontaire ayant causé des dommages à l’environnement, aux personnes et aux biens, précise l’ordonnance de renvoi signée le 10 novembre, selon l’ AFP

Le procès aura lieu devant le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence, à une date non précisée. Il risque une peine maximale de 5 ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.

•• Alors que ce jour-là le danger de feu de forêt était à son niveau maximum – de couleur noir – avec un « risque météorologique exceptionnel », ce maçon qui travaillait sur un chantier à Rognac, à une vingtaine de kilomètres de Marseille, avait jeté un mégot de cigarette sur un talus d’herbes sèches, alors qu’il était en train de téléphoner.

Incapable d’arrêter le foyer, qu’il avait tenté d’éteindre avec un tuyau d’arrosage, il avait appelé à six reprises les pompiers. Classé au 5e rang des plus grands incendies connus dans les Bouches-du-Rhône depuis 1973, le feu s’était propagé très rapidement, dopé par un mistral à 85 km/h, pour atteindre les communes de Vitrolles puis des Pennes-Mirabeau, avant d’être arrêté aux portes de Marseille.

•• De nombreux habitants avaient été évacués par les 1 800 pompiers sur place, pour un bilan final de huit blessés, vingt-six maisons totalement détruites et 93 autres sérieusement ou partiellement touchées.

Au total 447 plaintes avaient été déposées, par des riverains et des entreprises, dont 243 se sont constitués parties civiles. Parmi les plaignants, figurent les communes d’Aix-en-Provence, Gardanne, les Pennes-Mirabeau, Rognac, Saint-Victoret et Vitrolles. Le coût de cet incendie a été estimé à près de 63 millions d’euros et l’intervention des secours à plus de 1,1 million d’euros.

•• L’expertise psychiatrique du maçon a écarté toute propension à la pyromanie. Lors de sa mise en examen, le 2 novembre 2016, le juge d’instruction avait analysé son geste comme « une violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité ».

Dans son ordonnance de renvoi, la juge a abandonné cette circonstance aggravante, le maçon ayant expliqué ne pas connaître la réglementation qui définit les zones où il est interdit de fumer ou de jeter tout objet en combustion.

Il n’a finalement été retenu qu’un « manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par les règlements ».