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25 Oct 2016 | International, Profession
 

Reynolds.jpgbatL’annonce par BAT de son intention de racheter Reynolds pour plus de 47 milliards de dollars (voir Lmdt des 21 et 22 octobre) ne semble pas avoir créé une très grande surprise parmi les analystes financiers ou stratégiques du secteur tabac.

Il est vrai que BAT détient déjà 42 % de celui qui est numéro 2 américain, derrière Altria (Marlboro aux USA). Reynolds, c’est un tiers du marché US.

Mais les commentaires (repris notamment dans Les Échos) sont significatifs :


•• Un analyste du Crédit Suisse
: « l’opération était probablement inévitable mais le timing, lui, est une surprise ». Reste que la forte hausse du cours de BAT, par rapport à celui de Reynolds, a probablement été un facteur déclenchant. Comme les autres groupes britanniques travaillant beaucoup à l’export, BAT a bénéficié des conséquences « Le marché américain du tabac est l’une des sources de profits les plus attrayantes en ce moment, les cigarettes étant abordables, le marché équilibré, et Reynolds a probablement le portefeuille de marques le plus intéressant depuis sa fusion avec Lorillard ». Sachant que Reynolds est aussi à la pointe dans le domaine de la cigarette électronique.

•• Le Financial Times note que le prix proposé valorise « la cible » plus de 16 fois son excédent brut d’exploitation : soit plus que la fusion de Japan Tobacco avec Gallaher en 2006 (12,5 fois) ou celle d’Imperial Tobacco avec Altadis en 2007 (14 fois).

•• Un analyste de Berenberg : « en termes de stratégie, la clé de tout cela, c’est l’effet de taille (…) » Reynolds American et BAT ont déjà un accord de coopération technologique et collaborent déjà sur beaucoup de sujets. En conséquence : il s’agit bien de prendre le contrôle d’une part significative du plus gros potentiel de profits au monde.  »

Les synergies devraient apporter 400 millions de dollars d’économies de coûts.

•• Les Échos (édition du 24 octobre) aborde la suite des événements : « Seule une poignée d’autres rapprochements restent possibles car le nombre de groupes cotés est désormais très réduit. Celui de Philip Morris International et d’Altria permettrait de réunifier les ventes de Marlboro aux États-Unis et dans le reste du monde. Les deux entités avaient été séparées en 2008 ».

Une fusion de Japan Tobacco et d’Imperial Brands (ex- Imperial Tobacco) est aussi possible, reprend Les Échos en s’appuyant sur des analystes. « Japan Tobacco, détenu à 33 % par l’État japonais, n’a pas caché sa volonté de devenir le numéro un mondial. Les investisseurs parient dans ce sens » ( …) Mais China National Tobacco pourrait lui aussi décider d’entrer dans la danse, estiment également des analystes.