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20 Jan 2015 | Trafic
 

AQDA GadboisMichel Gadbois, le président de l’Association québécoise des Dépanneurs en Alimentation (l’équivalent des buralistes) est à Paris cette semaine. Il a prévu de rencontrer plusieurs personnalités (dont Pascal Montredon) et experts pour échanger sur le thème du marché parallèle du tabac. Un phénomène préoccupant, aussi, au Québec. 

En effet, voilà douze ans que les dépanneurs canadiens (revendeurs officiels du tabac et autres produits soumis à fiscalité) se battent contre la concurrence déloyale que représente le marché parallèle du tabac qui touche particulièrement les provinces de l’Ontario et du Québec. Michel Gadbois, président depuis 2007 de l’Association québécoise des Dépanneurs  en Alimentation (AQDA) n’a cessé, depuis, de faire pression sur le gouvernement et les élus afin que la lutte contre la contrebande de tabac demeure une priorité. Notamment parce que la cible essentielle de ce marché parallèle, ce sont aussi et surtout les jeunes de moins de dix-huit ans.

« En maintenant le cap sur la lutte contre la contrebande, le gouvernement s’assure de faire en sorte que les contrebandiers ne s’emparent de la moitié du marché, comme en 2008 » répète régulièrement Michel Gadbois, qui a vu disparaître 4 000 dépanneurs au cours des dix dernières années. Ils sont encore quelque 6 000 sur le territoire, mais confrontés à la compétition « illégale » des contrebandiers et des nombreuses « cabanes à tabac » (près de 200 recensées à 30 minutes de Montréal).

Même si le Canada s’est particulièrement mobilisé contre l’ampleur du phénomène, estimé à 13 milliards de cigarettes par an, soit 33 % de la consommation (voir Lmdt des 14 février 2014, 8 novembre et 14 mai 2013), la contrebande demeure toujours très présente, opérée par et dans les « communautés autochtones » (réserves  indiennes) et surtout par les « réseaux mafieux ».

??????????Alors, l’AQDA lance chaque année des opérations de visibilité. Auprès du gouvernement et des élus pour leur marteler que chaque hausse de taxes se traduit par un encouragement au crime organisé. Comme ces caravanes, en pleine campagne électorale, aux couleurs de « Contrebande du tabac : agissons » (voir Lmdt du 27 août 2012). Auprès du grand public, avec une pétition sur iPad :  « Dites non à la contrebande », organisée fin 2013 et fin 2014.

« Nous souhaitons faire prendre conscience à la population des torts causés par la contrebande, car c’est le crime organisé qui en profite pour financer le commerce de stupéfiant et d’armes » explique Michel Gadbois , « et utiliser les jeunes de moins de dix-huit ans, non seulement comme clients mais pour les recruter pour revendre le tabac illégal (…) ; il est aussi important de rappeler à quel point le dépanneur offre un service essentiel de proximité, crée des emplois locaux, génère d’importants revenus pour les gouvernements et, ainsi, contribue à la vitalité sociale et économique de la communauté ».