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6 Jan 2016 | Trafic
 

Achats frontaliers Dancharia Achats frontaliers DanchariaEst-ce l’éventuelle perspective du paquet neutre qui amènent certains à investir ?

Le quartier de Dancharia, sur la commune frontalière d’Urdax (Navarre espagnole), compte déjà dans un mouchoir de poche … 21 ventas proposant du tabac et cinq stations-services. Avant Pâques, devraient y ouvrir deux nouvelles ventas de taille … XXL. Sud Ouest, de ce mardi 5 janvier, a dévoilé ces projets.

« Ce sera le plus gros centre commercial du coin » annonce le maire d’Urdax, Santiago Villares, en montrant les 20 000 mètres carrés – dont 15 000 de surface commerciale – près des anciennes guérites des douanes. À quelques mètres de là, c’est aussi une venta-building de six étages qui est en construction et dont le propriétaire est un des deux cousins Martikonera – Javier (venta Biok et enseigne Lapitxuri) et Peio (venta Peio) – venus d’Ibardin et qui ont bouleversé le monde des ventas traditionnelles.

Javier fut le premier des deux Navarrais à jeter son dévolu sur Urdax, « marqué à la culotte » par Peio décidé à viser plus grand. Le fameux centre commercial de six étages de Javier est « la dernière pièce de ce jeu de pouvoir entre frères ennemis ».

« Pourtant, avant les années 1990 et 2000, nous avions du mal à envisager notre avenir » relève le président de l’association des commerçants de Dancheria (Dantxarinea en navarrais). Mais, ici, l’espace n’est pas un problème et trois autres projets seraient d’ailleurs à l’étude. Et le quartier a toujours vécu grâce aux ventas.

« Avant la frontière, c’était alcool-tabac-essence. Mais aujourd’hui, nous nous sommes diversifiés. Les gens viennent chez nous acheter de la viande et s’habiller » témoigne Txomin Iribarren, issu d’une très vieille famille de commerçant.

Et demain ? « La prochaine étape est d’attirer des marques nous permettant de toucher une clientèle familiale qui nous échappe encore » assure le patron d’une multitude de commerces dans toute la Navarre. On parle d’un magasin Zara.

Rares sont ceux qui osent critiquer ce modèle économique : le quartier fournit du travail à quelques 500 personnes dont la moitié viennent des communes françaises alentour.

« Mais le risque est bien de saturer le marché », commente Iñigo Imaz, élu de la liste d’opposition Urdazubi Elgarrekin. « Avec le prix du gazole qui se vaut désormais d’un côté à l’autre de la frontière, les restrictions en matière d’achats de cigarettes et d’alcool… Les entrepreneurs font un pari risqué, mais c’est leur argent. C’est le sort des petites ventas qui nous préoccupe ».