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7 Fév 2016 | Trafic
 

Saisie cigarettes Clermont-FerrandDéjà arrêté deux fois par les Douanes … et il sévissait encore ? La question est venue naturellement à l’esprit de tous les présents à la comparution d’un Arménien de 49 ans devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand, ce jeudi 4 février.

En octobre dernier, le groupe stupéfiants de la sûreté départementale était tombé sur une « petite mine fumante et et trébuchante » (dixit La Montagne) en fouillant un garage loué par le prévenu dans la cité clermontoise : 739 cartouches de cigarettes et 306 boîtes de tabac provenant d’un pays de l’Est (voir Lmdt du 11 octobre 2015 ).

Dans son pavillon, non loin de là : 2 780 euros en espèces et quelques cartouches supplémentaires.

Lors de l’audience, on aura appris que les policiers clermontois avaient été intrigués par le manège de cet homme, sans activité officielle, qui multipliait les allées et venues entre son domicile et les parkings de supermarchés de l’agglomération pour remettre à des individus de mystérieux sacs. Tout cela, à bord d’un véhicule … qu’il conduisait sans permis. Ce qui les a amenés, finalement, à leur découverte du garage.

Et c’est alors que les enquêteurs se sont rendus compte que le suspect avait déjà été condamné pour trafic de stupéfiants dans son pays et qu’il avait aussi été intercepté à deux reprises par les Douanes dans l’Est de la France : avec, à chaque fois, 27 kilos de tabac achetés à la station luxembourgeoise de Berchem (voir Lmdt du 10 août 2015).

Plutôt faiblardes, les explications devant le tribunal : l’argent liquide ? « Les économies de ma femme » ; le stock de tabac ? C’était pour rendre service à un insaisissable chauffeur routier russe rencontré par hasard : « il m’a confié son stock qu’il devait récupérer plus tard. J’ai accepté pour lui rendre service » ; les rencontres sur les parkings ? « les cigarettes n’étant pas à moi, je n’en ai jamais vendu, juste donné ».

« Arrêtez avec vos belles histoires ! » s’est fâché le procureur.

Assez osée la réplique de l’avocat de la défense : « on me parle de revente et de trafic, mais où sont les preuves ? On s’étonne qu’un Russe puisse faire confiance de la sorte à un Arménien. Mais dans le milieu des réfugiés, les liens de solidarité sont souvent très forts. Au final, dans ce dossier, il ne nous reste pas grand chose. On peut tout au plus lui reprocher la détention du tabac … ».

Le verdict est allé au-delà des réquisitions : six mois ferme et 20 000 euros d’amende douanière.