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5 Avr 2018 | Profession
 

La perspective d’un paquet de cigarettes à 10 euros a été, semble-t-il, intégrée par les fumeurs. Le relèvement généralisé des prix du tabac, amorcé en novembre et programmé jusqu’en 2020, fait déjà chuter les ventes, selon Les Échos de ce 5 avril (voir Lmdt de ce jour et du 4 avril). 

Même si une partie importante des consommateurs risque de se reporter vers des circuits parallèles, nombre d’entre eux cherchent aussi à décrocher ou limitent leur consommation, explique le quotidien.

•• En mars, les livraisons de tabac auprès des débitants ont fondu de 19 % par rapport au même mois de l’année précédente, estime-t-on chez Seita.

Mais les volumes ont commencé à dégringoler sans attendre la forte hausse de taxes du début du mois passé. En février, ils avaient chuté de 4,4 % pour les cigarettes, et de 18,6 % pour le tabac à rouler, qui avait déjà subi une augmentation de 15 % de ses prix il y a un an (voir Lmdt du 22 mars). Après une baisse de plus de 2 % des ventes de tabac en 2017, la tendance est bien partie pour s’accentuer en 2018.

•• Côté substituts nicotiniques, c’est la première fois depuis 17 ans que plus de 2,5 millions de personnes en traitement sont comptabilisés en 2017, selon l’Observatoire français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT). Comprimés à sucer, sprays buccaux, inhaleurs : quasiment tous les traitements vendus en pharmacie sont en plein essor. Les ventes de patchs, qui pèsent désormais près de 40 % du marché (contre 50 % pour les substituts oraux), ont bondi de 45 % en 2017 (voir Lmdt du 20 mars).

•• Les incitations au sevrage ont, il est vrai, été renforcées (voir Lmdt du 31 octobre 2016). Résultat, le coût des traitements remboursés a atteint 20,6 millions d’euros en 2017, contre 11 millions en 2016 et 8 millions en 2015, selon l’Assurance-maladie.

L’actuelle ministre de la Santé, Agnès Buzyn, vient d’annoncer dans le cadre de son plan prévention santé que les substituts nicotiniques allaient être remboursés comme n’importe quel médicament, sur la durée (voir Lmdt du 26 mars 2018).

•• L’impact sur le pourcentage de fumeurs quotidiens ne sera connu précisément qu’en mai, avec la publication d’un baromètre officiel. Les divers plans tabac ont à peine fait reculer la prévalence du tabagisme, de 30 % en 2000 à 28,7 % en 2016. La France accuse un sérieux retard sur l’Angleterre ou l’Allemagne.

Toutefois, l’enquête Escapad avait mis en évidence une forte baisse du tabagisme des jeunes en 2017 : le pourcentage de fumeurs quotidiens à l’âge de 17 ans est tombé de 32,4 % en 2014 à 25,1 % quatre ans plus tard (voir Lmdt des 6 et 8 février).