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17 Sep 2019 | Observatoire
 

La disparition annoncée du cash se fera attendre. L’essor du paiement sans contact ne dissuade pas les Français de continuer à payer en liquide. À preuve …

« Depuis 2017 et la montée en puissance du paiement par carte bancaire sans contact accepté à partir d’un euro, l’utilisation de l’argent liquide diminue de 3 % par an environ. Ce qui reste limité » estime, dans Le Figaro (édition 14 septembre), Patrick Lagarde, PDG de Brink’s France (voir Lmdt du 26 juillet 2015).

•• Malgré la multiplication des moyens de paiement numériques (carte bancaire, téléphone mobile, virements de compte à compte, porte-monnaie électroniques…), les Français paient en liquide les deux tiers (68 %) de leurs achats de faible montant en magasin (7,50 euros en moyenne en France et 12 euros en zone euro), relève la Banque centrale européenne (BCE).

En tête les personnes âgées souvent réfractaires au paiement par carte bancaire ou les ménages fragiles (15 % environ), qui pour faire face à leurs contraintes budgétaires règlent leurs dépenses en cash. Sans oublier ceux qui, par souci d’anonymat, ont la phobie des paiements alternatifs (cartes bancaires, chèques) qui laissent des traces…

•• Pour répondre à leurs attentes, les entreprises – qui s’attendaient à ce que tous les Français adoptent très rapidement de nouveaux modes de paiement – sont obligées de s’adapter.

La SNCF a, par exemple installé dans les cinq gares parisiennes des automates de vente de billets de train acceptant le paiement en espèces. Et elle prévoit d’en installer 100 sur tout le territoire.

Le transporteur de fonds Brink’s s’est lui diversifié dans la gestion de distributeurs de billets (DAB) dans les zones rurales désertées par les banques. En juillet, il a installé un premier distributeur à Locmaria-Plouzané, petite commune du Finistère. Et il prévoit d’en ouvrir trente autres environ d’ici la fin de l’année dans des zones rurales ou périurbaines. « Il y a un vrai besoin, car l’absence de distributeurs met en péril le commerce local », estime Patrick Lagarde.

•• Conscientes du problème, les communes réagissent. Depuis le début de l’été, plus de 200 d’entre elles (de 700 à 50 000 habitants) ont déjà contacté Brink’s. À l’approche des élections municipales (en mars 2020), le distributeur de billets est devenu pour certains élus un argument électoral.

••« Nous pensons que l’utilisation du cash continuera à diminuer à l’avenir, mais qu’il ne disparaîtra pas » estime Marc Schwartz, président-directeur général de la Monnaie de Paris.

L’utilisation des espèces restera significative en France au cours des dix à vingt prochaines années, même si les paiements avec des billets devraient reculer de 20 % d’ici 2025 » prévoit Érick Lacourrège, directeur général des services à l’économie et du réseau à la Banque de France.

L’argent liquide a de nombreuses vertus, en effet.  « C’est un moyen de paiement simple, gratuit pour ses utilisateurs, accessible à tous, fiable et résilient » avance Marc Schwartz. « Il est surtout indispensable en cas de crise financière lorsque le système bancaire est gelé ou … de panne d’électricité géante ».