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28 Mai 2019 | International
 

Dans le cadre des mesures prises par le gouvernement libanais pour réduire le déficit budgétaire, il est question d’imposer une taxe de 1 000 Livres libanaises / LL (1 LL = 0,00059 euro) sur chaque chicha consommée. Ce qui n’est pas sans susciter certaines polémiques. 

Les adeptes de la chicha se sentent personnellement visés, « puisqu’on vient puiser l’argent de leurs poches en touchant à l’une des principales activités de divertissement dont ils disposent » et d’appeler le gouvernement à les « laisser tranquilles », puis à trouver « d’autres sources de rentrées pour réduire le déficit budgétaire ».

•• Atef Majdalani, ancien président de la commission parlementaire de la Santé et l’un des artisans de la loi anti-tabac entrée en vigueur le 3 septembre 2012 – mais qui tarde encore … à être appliquée dans les lieux publics – ne cache pas son énervement.

« Avant d’imposer une taxe, qu’on applique la loi, laquelle permet d’assurer des rentrées largement supérieures à la taxe. D’abord, à travers les procès-verbaux dressés à l’encontre des contrevenants. Mais surtout parce que la lutte contre le tabac permet de baisser la facture de santé. »

D’où selon lui, « l’importance d’appliquer la loi. Or le ministre du Tourisme s’y oppose farouchement, parce qu’il estime qu’une telle mesure nuirait au tourisme ! ».

•• Ce que confirme le vice-Premier ministre, Ghassan Hasbani, qui rappelle que l’application de la loi relève de quatre ministères : la Santé, l’Économie, l’Intérieur et le Tourisme.

Tout aussi complexe la recherche d’autres sources de financement. Augmentation des redevances des opérateurs de téléphonie ? Hausse des droits reversés par le port de Beyrouth ? Autant de pistes abandonnées sous diverses pressions.

•• « Nous avons aussi proposé d’augmenter les taxes sur les paquets de cigarettes, d’autant que leur prix sont excessivement bas » poursuit Atef Madjalani.

« Ils ont refusé sous prétexte que le trafic des cigarettes va augmenter. Or une étude menée, il y a plusieurs années, par le centre de lutte contre le tabac à l’Université américaine de Beyrouth a montré que même si le trafic des cigarettes augmentait de 300 %, une augmentation de 130 % de la taxe sur les paquets de cigarettes assurera une rentrée annuelle au trésor de 200 milliards de LL.

Finalement, il a été décidé d’imposer une taxe de 1 000 LL sur le narguilé, parce qu’il ne fait pas l’objet de trafic ».