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22 Oct 2018 | Profession
 

Ce mardi entre en vigueur la nouvelle liste de prix des cigarettes, établie par les industriels et homologuée fin septembre par les ministres de la Santé et des Comptes publics. Mais, chez les buralistes, les tarifs vont encore rester stables, au grand dam des rivaux de Marlboro, annonce Ivan Letessier dans un article publié dans Le Figaro de ce matin et que nous reproduisons (voir Lmdt du 30 septembre).

« Depuis l’entrée en vigueur, en mars, de la première étape du choc de prix décidé par le Gouvernement (qui veut porter le paquet à 10 euros en 2020), le leader Philip Morris (44 % du marché) a absorbé une grande part de la hausse de taxes. Il a porté le prix du paquet de Marlboro à 8 euros, au lieu de 8,40 euros s’il avait continué à se positionner 50 centimes au-dessus du minimum de perception, l’indicateur fiscal fixant un prix plancher théorique du paquet.

•• « Ses rivaux, pour garder un écart avec le leader et éviter de perdre trop de parts de marché, ont eux aussi limité la hausse de leurs tarifs, quitte à vendre sous le minimum de perception. Résultat : l’ensemble des industriels a vu le profit réalisé sur chaque paquet plonger. Philip Morris est moins touché, puisqu’il vend ses produits plus chers, mais ses bénéfices ont eux aussi nettement reculé. D’autant que, sous l’effet des hausses de prix, le marché a chuté de 10 % depuis janvier.  (Voir Lmdt du 8 octobre).

•• « La guerre des prix lancée par Philip Morris étonne d’autant plus ses rivaux que, dans les pays matures où les ventes de cigarettes stagnent ou régressent, les industriels ont pour stratégie de maximiser leur profitabilité. Et même si le leader assure vouloir en finir avec la cigarette, il s’agit en fait d’un projet de très long terme. « L’OMS le reconnaît : malgré la réglementation, il y aura encore 1 milliard de fumeurs dans le monde en 2025 », rappelle Jeanne Pollès, la nouvelle patronne de Philip Morris France. (Voir Lmdt du 16 octobre)

•• « Dans ces conditions, il ne semble pas tenable pour le groupe de réduire volontairement ses marges sur le long terme. « Je ne vais pas commenter les choix stratégiques du passé sur les prix », confie la dirigeante. « Le gouvernement a la volonté d’augmenter les taxes, et le choix des prix est du ressort de chaque entreprise. Mais, au final, le consommateur a vocation à payer les hausses de taxes. » Deux ­nouvelles listes de prix sont attendues, qui pourraient modifier la donne : l’une début janvier, au moment où la rémunération des buralistes sur chaque paquet doit augmenter ; l’autre début mars, pour la deuxième étape du choc fiscal décidé par le gouvernement. « J’aurai à faire des choix stratégiques, je les ferai » conclut, sibylline, Jeanne Pollès, « dégager des profits est important pour financer le déploiement d’Iqos. »