Philip Morris croit à l’avènement d’un monde sans tabac … British American Tobacco pense que le vapotage représentera le tiers de son chiffre d’affaires d’ici 2030 …
Analyse de Marie-Josée Cougard dans Les Échos (édition du 21 décembre). Extraits.
« Alors qu’Altria vient d’acquérir 35 % de Juul pour 12,8 milliards de dollars (voir Lmdt du 20 décembre), Philip Morris a lui aussi mis les moyens dans cette mutation. « Au cours des dix dernières années, nous avons investi 4,5 milliards de dollars en recherche et développement et nous avons recruté 300 scientifiques pour mettre au point de nouvelles méthodes » selon Jeanne Pollès, présidente de Philip Morris France.
•• « Cela étant, pour l’instant, le produit emblématique de Philip Morris est Iqos, une cigarette électronique à base de tabac à chauffer. Le mélange de tabac est le même, mais ne dégage pas d’odeur persistante.
•• « Moins convaincu d’une disparition totale du tabac sur le long terme, British American Tobacco pense que le vapotage représentera le tiers de son chiffre d’affaires d’ici 2030. Le cigarettier a investi 2,5 milliards de dollars dans la recherche depuis 2012 et lancé la Vype, avec des succès très divers selon les pays. « Les Français ne sont par exemple pas encore prêts », estime Richard Bakker, le patron de BAT dans l’Hexagone.
•• « Plus ambitieux, Imperial Brands, (Seita) pense réaliser 20 % de son chiffre d’affaires en 2019 avec sa cigarette électronique MyBlu contre 3 % en 2018.
•• « Philip Morris réclame avec les autres majors, BAT, Imperial Brands-Seita et Japan Tobacco International (JTI) « une position claire des autorités françaises qui convainquent les fumeurs désireux de passer à l’e-cigarette ».
« Le gouvernement est peu enclin à répondre dans ce sens. Et dit vouloir mener une enquête approfondie sur ces nouveaux produits, avant de se prononcer sur les risques encourus par les utilisateurs.
•• « Ce travail pourrait prendre trois ans. À ce stade, la Direction Générale de la Santé (DGS) se borne à considérer « les outils de vapotage comme des outils de réduction ou d’aide à l’arrêt du tabac à condition d’être utilisés de façon exclusive ». Précisant que « les effets de la consommation régulière de ces produits restent à ce jour méconnus »
La DGS ajoute que le gouvernement sera extrêmement vigilant pour que « ces produits ne deviennent pas des portes d’entrée au tabac ».