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7 Mar 2017 | Profession
 

Le 8 juin 2017, Norbert Chary – président de la chambre syndicale de Moselle, trésorier général adjoint de la Confédération, dernier buraliste survivant à Aumetz – soufflera les quarante bougies de son tabac-presse. Ce jour-là, il a promis d’offrir Le Républicain Lorrain à ses clients.

En attendant, le quotidien régional, de ce dimanche 5 mars, déroule la bobine des souvenirs professionnels et des évolutions du métier. Nous en reproduisons l’essentiel. Sachant que l’itinéraire syndical de Norbert, non traité dans cet article, en justifierait un autre tant notre buraliste a été associé à tous les combats des frontaliers, depuis 2003.

• Le premier jour de sa vie de buraliste, c’est le 8 juin 1977. Cet aîné d’une fratrie de sept enfants ouvrait son commerce à Aumetz, après une carrière de quelques années dans l’industrie. Une époque minée par les restructurations et les fermetures d’usines dans la région.

De ses débuts, Norbert en garde un souvenir nostalgique. « J’étais simplement débitant de tabac, je ne faisais pas de presse. Les horaires étaient moins contraignants qu’aujourd’hui, on ouvrait vers    8 heures ou 9 heures ». C’était l’époque des cigarettes dans les bistrots, des premiers tickets du Loto qu’il fallait poinçonner mécaniquement. Puis celle des premiers jeux à gratter : le Tacotac, le Millionnaire et les autres. Dans ses vitrines d’alors, des lunettes de soleil, des pellicules pour appareils photos, des coffrets de parfums. « Mon commerce ressemblait davantage à un petit magasin qu’à un bureau de tabacOn venait m’acheter des coffrets cadeaux pour la fête des Pères. À l’époque, il était encore bien vu de fumer le cigare. Aujourd’hui, il n’y a plus rien de tout ça ».

• Puis, les lois anti-tabac se sont succédé et les écarts de prix entre la France et le Luxembourg se sont creusé (Aumetz est à une dizaine de kilomètres de la frontière). Cap sur la diversité. À partir de 1994, la presse remplace peu à peu les bibelots dans les vitrines. Puis les cartes téléphoniques disparaissent au profit des recharges Mobicarte. « Aujourd’hui, tout est dématérialisé » précise le buraliste. Finis les développements d’appareils argentiques.

À travers la vente des journaux, Norbert Chary a aussi assisté en témoin privilégié aux événements majeurs de notre histoire. Des moments euphoriques aux soirées tragiques … France 98, 11 septembre 2001, le Bataclan … Mais ceux qui l’ont le plus marqué restent l’attentat de Charlie Hebdo, en janvier 2015, avec la sortie du premier numéro d’après :  « À six heures du matin, j’avais quarante clients qui attendaient devant la porte. Et je n’avais que six exemplaires en bac. Ils se sont énervés. On a rectifié le tir avec un second tirage par la suite, mais ça n’a pas été évident à gérer ».

• Et après ? Cap sur la retraite : « à partir de Noël, je songerai à vendre … ».