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14 Sep 2013 | Observatoire
 

« Des esprits vides dans des corps sains ? » : c’est le titre consacré par le mensuel – d’opinions tranchées et de débats acérés – Causeur d’Elisabeth Lévy pour son  grand dossier de septembre sur notre société et la santé. Et le sous-titre en précise le ton : « alcool, tabac, bagnole : la folie du risque zéro ».

• Le contexte ? Elisabeth Lévy le dessine dans son papier d’ouverture : « L’Etat mène une guerre totale contre le tabac, mais face aux caïds de cité, il n’y a plus personne » (…) « En somme, moins l’Etat est régalien, plus il est maternel. Moins il peut faire, plus il nous dit quoi faire. Comme si, faute de pouvoir agir sur le monde, il lui fallait régir les moindres détails de notre existence ».

Plus loin, le philosophe et professeur de philosophie et professeur de sciences politiques, Philippe Raynaud (sous le titre « Et on tuera tous les fumeurs ») nous soumet son analyse des fondements « idéologiques » d’un certain type de discours anti-tabac : « le but n’est plus depuis longtemps de protéger des individus concrets mais d’éliminer complètement toute association d’idées positives avec le tabac ».

Enfin, Claude Le Pen (professeur d’économie de la santé à Paris-Dauphine) « se lâche » dans une interview.
. Sur la politique anti-tabac : « en 1989, l’Etat a commandé à cinq « sages » l’un des premiers rapports importants sur la lutte contre le tabac. Il en est sorti un texte culpabilisateur et prohibitionniste, recommandant non pas de corriger, d’éduquer, d’atténuer ou de réparer, mais d’interdire et d’éradiquer le tabagisme – en somme – d’inventer, une fois de plus, un homme nouveau, moralement supérieur ».
. Sur la cigarette électronique : « on dirait que ce qui pousse le gouvernement à agir, c’est qu’elle puisse donner du plaisir à des gens. Comme s’il y avait dans ce plaisir quelque chose d’un peu scandaleux. La cigarette électronique permet de rétablir deux choses dont les fumeurs ont été privés : le plaisir individuel lié au tabac et la convivialité entre fumeurs et non-fumeurs (…) Une politique de santé publique non moralisante et économiquement rationnelle devrait encourager son utilisation comme substitut à la cigarette ».
. Sur le coût du tabac : « il faut être clair : le tabac coûte cher (…) Cela étant, comment mesurer vraiment ce coût ? Au nombre de « morts anticipées »,c’est à dire aux heures de vie perdues ? Mais une vie peut-elle se mesurer en termes  économiques, en volume de production et de consommation ? (…) Elle est aussi un bien que nous voulons en tant que tel, avec des plaisirs qui ont pour nous un certain prix ».