Ce mardi 15 novembre, un retraité d’Aire-sur-la-Lys comparaissait devant le tribunal correctionnel de Saint-Omer pour avoir vendu, durant un an, des cigarettes qu’il fabriquait lui-même à partir de tabac acheté en Belgique. À des mineurs notamment.
Il a été condamné à un mois de prison avec sursis pour « vente frauduleuse de tabac sans qualité de débitant ».
• L’homme de 66 ans avait flairé la bonne affaire en ramenant des pots de tabac de Belgique, en principe … pour sa consommation personnelle. Il revendait alors ces cigarettes qu’il « tubait » lui-même : de quoi payer sa dose quotidienne et dégager un petit bénéfice. Au début.
• Les adolescents du quartier ont vite appris où ils pouvaient s’approvisionner. « Le bouche-à-oreille a fonctionné », admet l’homme. Pas uniquement, lui a rappelé la présidente : « vous alliez faire de la retape auprès des jeunes sur les terrains de foot ! ».
• Comme la mini entreprise fonctionne, le prévenu se met à confectionner ses propres petits paquets dans des sacs de congélation : 1 euro les six cigarettes. « Il y avait beaucoup de monde chez vous », poursuit la présidente, « à tel point que votre propriétaire vous a envoyé un courrier ». À raison d’une douzaine de pots, ramenés deux fois par mois à 48 euros chacun, et de 600 à 700 cigarettes par pot, l’homme aurait dégagé près de 4 290 euros entre juillet 2015 et août 2016.
« Un tout petit bénéfice de 350 euros par mois qui lui servait pour faire un plein de courses, aller à la pharmacie ou chez le médecin », a plaidé son avocat. « Un certain succès dénoncé à la police », a conclu la présidente.
L’homme à la modeste retraite, qui avait déjà versé 1 500 euros aux douanes, n’a pas écopé d’une amende supplémentaire, en plus de sa condamnation … symbolique.