Il n’y a pas que l’industrie du tabac qui pratiquerait le « fichage des élus », tel que le dénonce Le Parisien (voir Lemondedutabac du 21 septembre) … Le Comité national contre le Tabagisme, par exemple, qui pour développer sa stratégie de « démonstration de l’ingérence de l’industrie du tabac » n’hésite pas à scruter méthodiquement l’activité de certains parlementaires, à les cataloguer en fonction de leurs initiatives ou de leur appartenance à des clubs …
• Ainsi, dans son dossier de presse pour la « Journée mondiale du tabac » 2012, est pointé du doigt le député Thierry Lazaro pour son rapport sur « les conséquences fiscales du marché parallèle du tabac » et son soutien à la campagne de BAT sur la contrefaçon.
De même, sont listés les députés membres du Club des parlementaires amateurs de Havane : « en font notamment partie François Sauvadet (Nouveau Centre), Renaud Muselier (UMP), Jean-Vincent Placé (Europe Ecologie Les Verts), José Bové (Europe Ecologie Les Verts), Jean-Louis Debré (UMP), Dominique Bussereau (UMP), Julien Dray (PS) etc., ainsi que des conseillers ministériels ou encore des journalistes, etc. »
• Toujours au nom de la transparence, le CNCT publie en 2013 un livret sur « la protection face à l’ingérence de l’industrie du tabac », fruit d’une enquête confiée à un spécialiste du lobbying, le journaliste d’investigation Roger Lenglet (voir Lemondedutabac du 24 mai). Et la présentation en conférence de presse, à l’Assemblée nationale, ne laisse aucun doute sur la méthodologie d’investigation poussée assez loin … Même le blog Le Monde du Tabac n’aura pas échappé à l’instruction (voir Lemondedutabac du 27 mai).
• Et tout récemment encore, son président Yves Martinet a prévenu que si la directive Tabac devient un enjeu de la campagne des élections européennes, le CNCT compte bien s’en mêler : « avant, nous pointions du doigt les partis politiques … Maintenant, on va donner les noms des députés. » (interview sur le site du Nouvel Observateur du 5 septembre).