Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
12 Avr 2017 | Observatoire
 

Suite aux informations ayant circulé hier sur les positions de certains candidats à l’élection présidentielle par rapport au prix du tabac (voir Lmdt du 11 avril), il convient de revenir sur ce qui a été répondu vraiment au questionnaire de ce « groupe d’experts » comprenant  plusieurs personnalités anti-tabac (voir Lmdt du 28 février).

•• Les questions portant sur le prix du tabac, elles-mêmes :

1. En augmentant les taxes, porterez-vous à 10 euros le prix du paquet de cigarettes dés 2017 ?

2. En augmentant les taxes, vous engagez-vous à porter progressivement le prix du paquet de cigarettes à 20 euros en fin de quinquennat ?

•• Jean-Luc Mélenchon

Réponses aux questions 1 et 2 : oui

•• Benoit Hamon.

Réponses aux questions 1 et 2 : non

•• Emmanuel Macron. « Nous ferons de la lutte contre le tabagisme une priorité absolue, avec un objectif clair : la génération à naitre doit être une génération sans tabac, la France peut faire aussi bien que l’Australie et être aussi ambitieuse que la Finlande.

« Nous conduirons donc une politique ambitieuse et volontariste de lutte contre ce tueur numéro 1, cause principale de la mortalité prématurée évitable.

« Une politique de promotion et d’éducation à la santé, notamment dans les établissements scolaires, pour que les jeunes comprennent pourquoi et par quels mécanismes le tabac peut tuer.

« Une politique de réduction des risques, en renforçant l’accès aux méthodes de sevrage.

« Une politique visant à désinciter (sic) les fumeurs, le paquet neutre est en cela une étape majeure dont nous suivrons les effets avec attention.

« Pour répondre précisément à vos questions, j’ai annoncé mon souhait d’augmenter rapidement le prix du paquet de cigarettes pour le porter à 10 euros. Je souhaite travailler à une harmonisation européenne, de façon à limiter l’impact de la contrebande, ce qui permettra ensuite d’ aller au-delà de ces 10 euros ».

•• Marine Le Pen. « Nous n’avons pas l’intention d’augmenter brutalement et drastiquement le prix du paquet de cigarettes. Nous souhaitons mettre en place des politiques dissuasives qui ne soient pas fondées sur l’augmentation des prix. C’est par le biais de politiques de prévention et d’éducation à la santé que nous pensons éviter aux jeunes de commencer à fumer et permettre aux fumeurs d’arrêter de manière durable.

« On le sait, augmenter le prix de 10 % fait baisser la consommation de 4 %. Ainsi, cette politique tarifaire semble n’avoir en réalité qu’un effet modéré, puisque la très grande majorité des consommateurs ne modifie pas ses habitudes suite à une augmentation de prix. Or, la majorité des personnes dépendantes au tabac sont des personnes en situation précaire : une augmentation de prix ne changerait pas forcément leur consommation de tabac mais aurait un impact négatif sur d’autres postes de dépenses,comme l’alimentation. Le prix du tabac suivra son augmentation naturelle, mais celle-ci ne doit pas se faire au profit exclusif de l’industrie, elle doit avant tout bénéficier à l’État pour financer des campagnes de lutte contre le tabagisme ».

•• François Fillon. « La lutte contre le tabagisme passe, notamment, par l’augmentation du prix du paquet de cigarettes, le prix du paquet de cigarettes doit continuer d’augmenter. Néanmoins, cette disposition est de plus en plus contournée par le développement d’un marché de la contrebande, sur le territoire ou par Internet, qui casse les prix. La lutte contre ce marché parallèle est indispensable avec notamment, une meilleure coordination entre les services douaniers et de répression des fraudes.

« La lutte contre le tabagisme passe par le respect de la loi Évin : interdiction de fumer dans les lieux publics, les écoles, les universités, interdiction de vente de tabac aux mineurs, interdiction de toute publicité et propagande directe ou indirecte en faveur du tabac. Enfin et d’abord, la lutte contre le tabagisme passe par la prévention en particulier chez les plus jeunes. La prévention est le premier volet de mes propositions santé ».