Sous ce titre, le quotidien de ce mardi 5 mai consacre une page entière, signée Ivan Letessier, à la problématique des paquets neutres. Avec des remarques ne manquant pas de pertinence. Extraits :
• Commençons par la conclusion : « Pour que de fortes hausses (des prix/ ndlr) soient plus efficaces (dans la diminution de la prévalence tabagique/ ndlr), il faudrait que les prix soient alignés au niveau européen, ce qui rendrait sans objet le trafic transfrontalier. Or, la France ne semble pas avoir joué la carte européenne dans sa lutte contre le tabac. De même Marisol Touraine, obnubilée par son combat contre l’industrie, a négligé les politiques de prévention. Médiatiquement réussie, son offensive contre les cigarettiers s’apparente à un écran de fumée masquant une absence de politique antitabac efficace ».
• Effets collatéraux : « Selon les industriels, cette mesure est anticonstitutionnelle et risque de coûter 20 milliards d’euros à l’État français, en dédommagement de la privation des droits de propriété intellectuelle sur les marques de cigarettes. Les fabricants de cigarettes assurent par ailleurs que le paquet neutre favorisera l’essor de la contrebande et entraînera un effet boomerang sur les secteurs français des vins, champagne et spiritueux, quand des pays producteurs de tabac imposeront la bouteille d’alcool générique comme mesure de rétorsion ».
• Motivation de fond : « Une bonne partie des promoteurs du paquet générique envisage ce projet comme une mesure punitive supplémentaire contre les industriels, plus que comme un outil anti-tabac : les paquets sont déjà frappés d’une photo-choc insoutenable et de messages sanitaires sans équivoque ».
• L’Australie : « L’exemple australien devrait inquiéter les promoteurs du paquet générique, bien plus que les industriels du tabac. Depuis son entrée en vigueur, la baisse de la consommation du tabac aurait ralenti et les fumeurs ont augmenté leurs achats en dehors du réseau officiel ».
• Hypothèse : « Le paquet générique va redistribuer les cartes dans un secteur où les parts de marché sont figées depuis des années. De quoi susciter des inquiétudes chez le leader Philip Morris International (41 % du marché français). Cette redistribution se faisant au profit des marques les moins chères, elle entraînera, à volume constant, une baisse du chiffre d’affaires et des profits totaux des industriels du secteur. Tout comme elle aboutira à réduire les revenus des buralistes et les recettes fiscales, même si la consommation ne baisse pas ».