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31 Août 2016 | Observatoire
 

Europe CancerSelon une mise à jour des données épidémiologiques publiée dans l’European Heart Journal, c’est désormais le cancer qui arrive en tête des causes de mortalité dans 11 pays d’Europe (Belgique, Danemark, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Slovénie, Espagne, Royaume-Uni et Norvège).

Toutefois, selon les auteurs de l’étude, les maladies cardiovasculaires ont été à l’origine de 45% des décès relevés dans toute l’Europe, ce qui représente plus de 4 millions de personnes. Et elles arrivent toujours en tête dans la plupart des pays d’Europe de l’Est.

Cette disparité entre l’Est et l’Ouest s’expliquerait notamment par une prise en charge plus performante et une prévention plus importante.

Ainsi en France, l’inversion plaçant le cancer en tête est actée depuis 2004, notamment en raison des campagnes de sensibilisation contre le cholestérol, le diabète, l’hypertension ou encore le tabagisme qui sont aussi des facteurs de risque bien connus des maladies cardiovasculaires.

En 2011 dans l’Hexagone, 92 375 hommes sont morts d’un cancer contre 64 711 d’une maladie cardiovasculaire. Mais cet écart est différent selon les pays : par exemple, en Espagne, étaient comptabilisés 67 711 décès par cancer contre 53 487 par maladie cardiovasculaire.

Interrogé sur France Info, le professeur David Khayat (voir Lmdt des 3 mai et 4 février) parle de « transition épidémiologique », rappelant qu’« il y a 20-30 ans, les pays du sud de l’Europe avaient moins de cancers que ceux du nord». Mais la prévention autour des facteurs de risque des maladies cardiovasculaires a conduit à une diminution de la mortalité, ce qui a contribué à augmenter l’espérance de vie et donc le nombre de cancers.

« Désormais, il faut préparer l’Europe de l’Est à cette épidémie de cancers qui les attend demain », alerte le professeur. « Dans les années à venir, en France, on aura aussi une baisse du nombre de cas de cancers grâce aux actions qu’on a commencé à mettre en œuvre il y a 15 ans » conclut-il.