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14 Fév 2018 | Vapotage
 

L’Aiduce (voir Lmdt du 22 juin 2017) et Sovape (voir Lmdt du 11 octobre 2017) ont envoyé, le 9 février, un courrier au président directeur général et à la directrice de l’information de l’AFP après la publication d’informations « anxiogènes et fausses sur les produits du vapotage » (voir Lmdt des 31 janvier, 1er et 11 février). Elles attendent de l’AFP un démenti (ou la publication de réserves). Extraits : 

« (…) Le 1er février dernier, plusieurs de vos clients ont repris une dépêche AFP faisant état de risques de cancer associés au vapotage et d’une étude de la Faculté de Médecine de l’Université de New York. Cette dépêche a été soit reprise en l’état (Ouest France, Europe 1, RTL, etc.), soit publiée en y apportant des commentaires additionnels (Science et Avenir, France Inter, France TV, etc.).

•• « L’AFP a rapporté ces propos alors qu’absence de fondement et erreurs scientifiques étaient déjà dénoncées par des experts du domaine. Malheureusement leurs conséquences sanitaires se révèlent fort préoccupantes. 

« À la lecture de l’étude, publiée la veille, un peu d’analyse critique aurait permis de mettre en évidence quelques manquements graves dans la démonstration :
. utilisation d’un modèle animal développant des cancers spontanés ;
. absence de contrôle des émissions en amont ;
. absence d’argumentation sur l’équivalence d’exposition ;
. aucune précision quant au dispositif utilisé, au-delà de la marque et de quelques vagues caractéristiques ;
. absence de corrélation directe possible entre les pathologies humaines et celles frappant les souris du type de celles utilisées lors de l’expérience ;
. absence de groupe témoin exposé à de la vapeur sans nicotine ou de groupe témoin exposé à de la fumée de tabac.

•• « Un peu de rigueur aurait notamment permis en outre de relever ou d’éviter ( problèmes de traduction ?) quelques incohérences :
. l’étude affirme que les émissions sont un gaz alors qu’il s’agit d’un aérosol (gouttelettes liquides en suspension) ;
. l’étude souligne des risques qui ont été, par une vaste majorité du corps scientifique (Cochrane) et notamment par des instituts de recherche sur le cancer anglais et français, évaluées à « au plus mineurs » ;
. la nicotine est depuis longtemps considérée comme non cancérigène (sinon elle ne serait pas vendue librement en pharmacie en gommes ou en inhalateurs en usage sur le long terme).

•• « Un simple travail de vérification, en prenant contact avec quelques spécialistes, ou plus simplement en prenant connaissance des réactions de scientifiques de premier plan qui, la veille, émettaient déjà de sérieuses réserves sur les conclusions exposées, aurait ainsi dû conduire au minimum à reporter de quelques jours la publication.

« Plus préoccupant encore, à notre connaissance aucun démenti aux propos rapportés par cette dépêche n’a été apporté après que dans d’autres pays, autorités sanitaires et instituts de recherche, comme le lendemain certains titres en France (Paris Match, Le Figaro, France Inter) ont fait état de vives réserves sur la méthodologie et les conclusions abusives de l’étude.

•• « À la suite de cette dépêche, plusieurs de nos adhérents inquiets, certains d’entre eux en phase d’arrêt du tabac, nous ont contactés et nous demandant s’il n’était pas plus prudent par exemple de reporter leur tentative de sevrage du tabagisme. D’autres se sont déclarés assaillis de questions, d’avertissements, voire de reproches par leurs proches et leurs collègues. Les conséquences de la répétition sans précautions d’une information très contestable pourraient ainsi s’avérer dommageables pour la santé de nombreuses personnes.

•• « Nous vous invitons donc instamment :

 À l’heure où le phénomène des « fake news » prend une dimension sociétale et politique, à prendre la mesure des conséquences potentielles en matière de santé publique de la communication sensible faite autour du vapotage et d’accueillir avec la plus grande prudence les informations et conclusions trop souvent fausses, fantaisistes, abusives et fréquemment anxiogènes, voire sensationnalistes, qui abondent malheureusement sur ce thème, en prenant la peine de les faire préalablement valider auprès de spécialistes reconnus. 

À bien vouloir nous informer que vous vous ferez au plus vite l’écho des réserves et critiques émises autour des conclusions de l’étude visée afin de corriger dans la mesure du possible les effets malheureux de cette publication.

•• « Nous vous rappelons que l’Aiduce, comme Sovape, maintiennent une veille sur l’information scientifique, en liaison avec plusieurs experts, nos adhérents étant concernés au premier chef par d’éventuelles alertes, et que les deux associations demeurent à votre disposition au besoin pour informer vos intervenants sur tout ce qui touche au vapotage. »