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22 Mai 2016 | Observatoire
 

NicotineL’équipe de Muriel Jacquier-Sarlin du Grenoble Institut de Neurosciences (GIN) a récemment mis en évidence que la nicotine, ce composant parmi les plus actifs du tabac, aurait une incidence bénéfique sur la colite ulcéreuse. Cette dernière, appelée également rectocolite hémorragique, est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) –proche de la maladie de Crohn – qui se traduit par une inflammation et la formation de lésions dans la muqueuse du rectum et du colon.

Les chercheurs grenoblois ont découvert un récepteur nicotinique sur la surface des cellules de l’intestin. « Pour étudier son rôle dans l’intestin, les scientifiques ont choisi d’utiliser la nicotine qui possède, comme son nom l’indique, une affinité naturelle pour ce dernier » précise la publication dans Science & Santé, le magazine de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale. Son interaction avec un neurotransmetteur, l’acétylcholine, entraîne la diminution de cellules inflammatoires et une augmentation de la production de prostaglandine E2, un acide gras, qui va entre-autre éliminer les toxines accumulées par les cellules et réduire ainsi l’inflammation.

L’enjeu de ces travaux est de mettre au point de nouveaux traitements, pour soigner cette maladie et les autres MICI qui touchent plus de 200 000 personnes, dont 10 % d’enfants.

Cet effet de la nicotine n’est bénéfique qu’à très faibles doses. A dose plus importante, elle favoriserait, au contraire, l’inflammation.