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Emily O'Reilly BruxellesIl n’y a rien de plus important à faire, en Europe, ces jours-ci … La médiatrice de l’UE a sommé lundi la Commission européenne à plus de « transparence » sur ses contacts avec les lobbyistes de l’industrie du tabac, nous annonce l’AFP ce lundi 5 octobre.

Dans son enquête, « la médiatrice européenne, Emily O’Reilly, a constaté que la (précédente) commission Barroso n’avait pas été assez transparente à propos de ses rencontres avec l’industrie du tabac », ont indiqué ses services dans un communiqué.

L’ex-président de l’exécutif bruxellois, Manuel Barroso, avait poussé un commissaire maltais à la Santé, John Dalli, à la démission en octobre 2012 après que celui-ci eut été mis en cause par l’organisme anti-fraude de l’UE, l’Olaf, pour un trafic d’influence présumé lié à l’industrie du tabac (voir Lmdt des 12 mai 2015, 9 juillet 2014, 25 et 30 avril 2013, 16 octobre 2012).

Malgré ce précédent, « l’approche de la Commission » actuelle pour ce qui est de publier les détails des réunions avec des lobbyistes du tabac est « inadéquate, douteuse et insatisfaisante », à l’exception de celle adoptée par la direction générale de la Santé.

« La médiatrice a constaté que certains rendez-vous avec des avocats représentant l’industrie du tabac n’étaient pas considérés comme des rencontres ayant pour objectif de faire du lobbying », regrette notamment le communiqué.

Mme O’Reilly appelle le successeur de M. Barroso, l’actuel président de l’exécutif européen Jean-Claude Juncker, « à publier en ligne dès maintenant, et de façon proactive, tous les rendez-vous avec des lobbyistes du tabac, ou leurs représentants légaux, ainsi que les minutes de ces rencontres ».

La médiatrice demande à la Commission « d’expliquer d’ici le 31 décembre 2015 comment elle va mettre en œuvre ces recommandations ».

« La Commission européenne a pour responsabilité particulière (…) de s’assurer que sa politique en matière de santé publique est aussi transparente que possible », a insisté Mme O’Reilly, citée dans le communiqué. Elle rappelle que l’ONU a fixé un cadre légal « anti-tabac » s’appliquant « à toutes les institutions de l’UE », dont la Commission, « qui doivent appliquer ces garde-fous contre du lobbying indu en faveur du tabac ».