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16 Mai 2017 | Trafic
 

Le « 12h45 » de M6, de ce lundi 15 mai, a consacré six minutes de reportage au « phénomène qui a gagné Paris et plusieurs grandes villes : les cigarettes de contrebande ». Un trame classique (entre revendeurs et arrivée dans les valises à l’aéroport de Roissy) qui insiste sur l’envahissement en cigarettes illégales des quartiers populaires (en aval), malgré le travail des douaniers (en amont).

•• Plongée aux abords de la station de métro La Chapelle à Paris où le ballet des revendeurs des cigarettes de contrebande se met en place (voir Lmdt des 15 décembre et 7 juillet 2016). La caméra cachée filme la proposition à 5 euros le paquet « de l’original, pas de danger » assure le revendeur. La buraliste installée à proximité assure que les clients se tournent de plus en plus vers cette « offre » et que son chiffre d’affaires en pâtit, « un tiers » avance-t-elle, « et le phénomène va continuer ».

•• Précision cartographique : ce trafic est organisé par des trafiquants avec des cigarettes importées d’Afrique du Nord, du Sénégal et des pays de l’Est, comme l’Ukraine. 20 % des cigarettes consommées en France sont vendues sous le manteau, annonce le commentaire.

•• Direction aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle où la caméra suit l’équipe de douaniers. Provenances ciblées, bagages volumineux ou attitudes des passagers lui permet de détecter les comportements suspects.

Comme cet homme venant du Maroc et dont la valise contient un sac plastique emballant près de 11 cartouches de cigarettes. Il aura beau négocier, il écope d’une amende douanière et de la confiscation de la marchandise. « Les petites prises comme celle-là sont de plus fréquentes » témoigne la chef d’équipe.

Et dans le hangar de l’aéroport où sont stockées les saisies, on découvre des trafics plus volumineux, comme cette valise uniquement remplie de cartouches de cigarettes dont la mention sanitaire est en cyrillique. « Il y en a qui font cela de façon professionnelle, avec plusieurs allers-retours par semaine avec des valises pleines », assure la responsable. 22 tonnes de tabac de contrebande ont été saisies en 2016 à l’aéroport.

•• Visite ensuite du laboratoire des Douanes à Marseille qui analyse les saisies de tabac sur l’ensemble du pays. Pour détecter la contrefaçon. « La première preuve, c’est le pic de nicotine qui est plus faible, ce qui établit que le tabac n’a pas la même qualité que la marque (…) L’analyse du filtre peut montrer que c’est du polypropylène et non de l’acétate de cellulose (…) On peut détecter la présence de métaux lourds (arsenic ou plomb) dans des quantités de 7 à 8 fois la normale (…) Enfin, il peut y avoir la présence de corps étrangers : excréments d’animaux, morceaux de plastique, voire même une plume ! », décrit une ingénieure chimiste.

•• Conclusion : tout cela génère un manque à gagner de 3 milliards d’euros par an dans les caisses de l’État.