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29 Mai 2019 | Trafic
 

Pendant deux mois, douze vigiles seront chargés de faire la chasse aux vendeurs à la sauvette de cigarettes de contrebande dans le quartier des Quatre-Routes, à La Courneuve (Seine-Saint-Denis / voir Lmdt du 27 mai 2018). 

C’est par la ligne 7 que déboulent les « Marlboro Bled » avec leurs sacs en plastique remplis de cigarettes de contrebande ou contrefaites. Cette concurrence sauvage a fait perdre à un buraliste, « 10 % » de son chiffre d’affaires. La brasserie voisine ne compte plus les bagarres entre les revendeurs avec jets de pierre et de canettes …

•• Ainsi, depuis une bonne année, les sauvettes ont investi la place du 8 mai 1945. Un site stratégique situé à la confluence de lignes de tram et de métro. « Tous les jours 40 000 personnes transitent par ici » précise, dans un reportage du Parisien (édition papier 28 mai), Gilles Poux, maire (PCF) de La Courneuve, venu assister au déploiement de ce dispositif mis en place par la municipalité.

« Depuis décembre 2018, nous avions demandé à la préfecture la mise en place d’effectifs de police supplémentaires pour éradiquer ces trafics. Sans succès. Devant l’inertie des pouvoirs publics, nous avons décidé de mettre plus de moyens. »

•• Ces moyens sont principalement privés. « Les polices nationale et municipale ne peuvent pas être cantonnées sur ce point de tension. Les patrouilles seront plus soutenues. Et il y aura douze agents de sécurité présents eux de 10 heures à 22 heures ». Coût total de l’expérimentation : 100 000 euros pour deux mois.

À cela s’ajoutent des petits panneaux en anglais, mandarin, arabe et tamoul conseillant de « ne pas acheter des cigarettes sur la voie publique ». « S’il n’y a pas de vendeur, il n’y a pas d’acheteur », indique le maire.

•• Cette initiative fait suite à un premier test en gare du RER B. Sur cet autre point noir, six vigiles sécurisent le secteur depuis deux mois. « Ça marche, nous avons limité de façon importante les vols à la tire et les agressions », observe Gerlove Yokota, responsable de la police municipale.

Autour de la place, les commerçants du 8 mai 1945 apprécient la démarche : « ça fait plaisir » commente un buraliste, « car dès que les flics partaient, ils revenaient. Ça va les bousculer les Marlboro Bled. »

•• Ce lundi matin, la police municipale avait mis la main sur une vingtaine de paquets de cigarettes. Le sac avait été abandonné avec sa marchandise. Le vendeur n’a pas été interpellé. « Il faut que les conditions du flagrant délit soient réunies», explique Gerlove Yokota.

Cette fois ce n’était pas le cas. Cette délinquance vampirise pourtant le commissariat de La Courneuve.

« Les vendeurs à la sauvette représentent un gros tiers de nos interpellations », indique une source policière. Originaires du Maghreb et très majoritairement sans papiers, ils peuvent aussi faire l’objet de poursuites pour séjour irrégulier.

« Il faut en déclencher quatre pour en obtenir une reconduite à la frontière », poursuit ce policier qui précise que, depuis un an, le parquet de Bobigny n’hésite pas à poursuivre les récidivistes pour vente illicite et travail dissimulé. L’argent peut ainsi être confisqué.