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22 Fév 2019 | Observatoire
 

Pour la première fois de son histoire, l’Académie de Médecine accueillait, le 31 janvier, des enseignants de SVT (sciences de la vie et de la terre) ainsi que des élèves de troisième et de seconde, aux débats de la deuxième journée de prévention « La santé des enfants et des adolescents » ainsi qu’à la « première séance de la jeune Académie de médecine ».

Une initiative justifiée pour le Pr Pierre Bégué, ancien président de l’Académie et ardent défenseur de la médecine de prévention : « l’école est le lieu privilégié pour faire passer les messages de prévention. »

« On est passé d’une approche biomédicale à une approche psychosociale, une promotion de la santé vue comme un processus de construction tout au long de la vie », ajoute le Dr Brigitte Moltrecht, de la Degesco (direction générale de l’enseignement scolaire), « il faut responsabiliser les gens et leur donner les moyens d’agir sur leur santé. »

•• Premier constat : « l’état de santé des jeunes est globalement bon mais il y a urgence à agir en matière de prévention car il y a un écart entre les familles favorisées et celles qui le sont moins », explique le Dr Zinna Bessa, sous-directrice de la santé des populations et de la prévention des maladies chroniques à la Direction générale de la santé (DGS).

L’objectif du plan « priorité prévention » (voir Lmdt du 26 mars 2018) cible, logiquement, les enfants et adolescents, avec notamment l’organisation d’examens de santé jusqu’à 18 ans.

•• Concernant les « drogues licites ou illicites », le Pr Jean-Pierre Goullé est partagé. « La consommation de tabac à 17 ans est en net recul tant pour l’expérimentation que pour l’usage quotidien par rapport à 2014 et c’est la même chose pour la consommation d’alcool, mais le tabac et l’alcool restent à des niveaux très élevés chez les jeunes et l’usage problématique est en hausse. » 

C’est aussi le cas pour le cannabis. « 7,4 % des jeunes de 17 ans ont une consommation problématique. C’est énorme ! », remarque le Pr Goullé.

•• Autre point d’inquiétude : « au cours des dix dernières années, l’obésité s’est stabilisée chez les enfants (12-17 ans), mais ce qui pose problème, aujourd’hui, c’est la consommation de sucre », constate le Pr Jean-Louis Schlienger, professeur de médecine interne et nutrition, « pas les sucres complexes (pain, céréales, pâtes, légumes, ndlr), dont on a besoin, mais les sucres rapides qui sont consommés en excès, notamment dans les boissons sucrées. »

•• Le manque d’activité physique des jeunes est également un problème majeur aujourd’hui. « Un jeune sur cinq ne fait quasiment jamais de sport » s’inquiète Philippe Haas, ancien professeur d’EPS, désormais chef d’établissement.